4 Juin 2008
Panorama sur la face sud du St Julien.
Le St Julien fut le premier site d’escalade que je fréquentais avec assiduité et cela pendant près de 10 années.
Ce fut d’abord le lieu des apprentissages. Premier voies de plusieurs longueurs, premier rappel en araignée, premières voies en tête. Premier solo……
Félix lors de la marche d'approche.
A une époque ou l'usage des baudriers n’était pas systématique, où l’assurance se pratiquait à l’épaule et les rappels sans descendeur. Les 6 mousquetons que je possédais dont certains encore en acier me permettaient de gravir les voies les plus difficiles et les plus équipées. Je grimpais en Super Calcaire de Galibier, une chaussure d’escalade rigide qui ressemblait un peu à une Trango Light de LaSportiva version croûte de cuir.
Attaquez à gauche du bombé rouge.
Les voies difficiles de l’époque s’appelaient le Pilier Gris Direct et son pas coté 6, la voies des Lames, la Directissime, le 7 n’existait pas plus que les goujons, les coinceurs commençaient à se généraliser mais grimper au St Julien avec un marteau et quelques pitons n’était pas complément incongru…. C’était en 1900………72 !
Ca ne me rajeunit pas !
Sur l'arête.
Derrière Michelle......
Le Bourg du Buis.
Je descendais des environs de Valence à Buis en mobylette, le sac à dos entre les jambes, posé sur le réservoir pour le week-end. Avec mes potes (Alain, Pierre, Yannick, Nono……et Hélène) nous squattions, mot qui n’exister pas la chapelle de St Euphemie dont je crochetais la mauvaise serrure.
Dans le passage dit "la dalle à Bibus".
Notre jeu favori était d’enchaîner un maximum de voies dans la journée, parfois jusqu'à cinq, avec désescalades par les Baragnes pour éviter les rappels inconfortables et mal équipés.
Nous avions subit un électrochoc lorsque Patrick Eldinger encore inconnu était venu et avait libéré la traversée en artif de l’Aéroplane coté 6b+ actuellement.
Descente par "le trou de canon".
La voies des Guèpes passe dans les dalles à gauche du trou.
Puis suite à un séjour au Verdon, où nous avions découvert les spits et l’équipement du haut, avec Alain Robert (oui celui qui grimpe sur les buildings) nous avons donc commencé à ouvrir des voies dures pour l’époque. Par exemple : le Barbarin Fourchu en 1981 que nous cotions 6 b ( 6c actuellement).
Avec Alain Robert nous pratiquions une marche d’approche particulière qui commencait par l’ascension des arêtes du St julien en solo (intégral bien sur) puis descente par la voie des Guêpes avec tout notre barda sur le dos, cordes, eau…en courant !
Vue sur la face sud et ses grimpeurs.
Pour effaroucher la gente féminine nous pratiquions par deux une sorte de course qui consistait en l’ascension d’une voie en solo avec bagarre autorisé pour empêcher l’autre d’arriver en premier au sommet. En poussant de grands cris nous courrions sur le rocher en se repoussant à grands coups de pieds, en se jetant l’un sur l’autre…….pratique où excellait notre ami Michel.
Ou autre jeu, où le maître était Alain : une enchère descendante sur le nombre de points de protections utilisés pour réalisé l’escalade d’une longueur.
-« Moi je dis 4, qui dis mieux ? »
-« Moi je dis 2. Donne moi deux mousquetons ! »
Le 6c avec deux voir un point était courant…
Comme vous le voyez plein de « bêtises » peu recommandables mais finalement l’escalade est un excellent exutoire pour des jeunes en recherche de limites.
De gauche à droite :
Topo de François Rubin et Lionel Soleymieu de 1970
Réédition de 1982
Topo de Alain Robert, Manu Ibarra, Noël Clerget, J-Pierre Chaze de 1984.
Topo de Vincent Isely de 1992
En 1984, avec Alain Robert et Noël Clerget sous l’égide de la direction départementale de la jeunesse et des sports nous avons édité le premier topo « moderne « du St Julien.
Exemple de reéquipement laid et inutile!
Puis peu à peu d’autres spots sont apparus Buoux d’abord, le Verdon bien sur, puis le Cimaï … et peu à peu nous avons délaissé cette grande échine de rocher blanc face au Ventoux qui prend des air de Fuji Yama avec la neige hivernale.
La face nord du mont Ventoux.
Les Arêtes du st Julien sont le premier itinéraire gravit sur le st Julien.
Dès 1932 un américain Paul Leroy Edwards et son guide Alfred Couttet de la prestigieuse compagnie des guides de Chamonix se lance dans l’aventure, ils n’arriveront pas au sommet. Ce guide reviendra deux fois pour achever ce projet sans succès, notamment avec le porteur Demarchi.
Mais c’est seulement en le 31 mars 1946 après 3 tentatives que la traversée intégrale est réussit par une cordée valentinoise : Auguste Ferrière accompagné de Maurice Donjon.
Escalade en 4 avec quelques passage en 5b/c, peu équipé mais ou la protection sur coinceur et sur les « baragnes » (arbres) et facile. Prévoir de 3 à 6 heure pour l’intégrale. Nombreux rappels d’échappatoire possibles. Attention aux chutes de pierres sur les cordées en face sud.