6 Janvier 2019
Mon ami Ivan Bergzoll grand grimpeur d'escalade mixte notament sur herbe gelée d'auvergne m'envoie ce mot que je m'empresse de partager avec vous:
"piolets" avec butée en bas du manche galbé, mono pointe, chaussure avec pointes intégrées.... tout y est !
Voici ma réponse:
Oui, l'exemple est super intéressant et s'il n'a pas percolé avec notre univers c'est car ses deux mondes sont diamétralement différents aussi bien géographiquement que culturellement.
Les français à cette époque-là étaient totalement sous la domination autoritaire d'Armand Charlet qui ne jurait que par la technique dite 10 pointes. De plus l'escalade sur glace de l'époque était plus en neige dure d'où les deux pointes avant et le non besoin d’inventer le mono pointe.
Seuls les anglais (loin de l’influence d’Armand), commençaient à grimper en pointes avants, notamment Raeburn, une référence absolue pour moi avec Tom Patey. Déjà avant la guerre de 14, Raeburn avait ouvert des grades 4 en glace .
Le gros problème à l'époque pour l'utilisation des pointes avant était la tenue des piolets dans la glace, résolu par le concept d'ancrage.
Ce concept amorcé par le fameux Terrodactyle écossais (qui fut aussi le premier piolet à manche métallique), amélioré par le célèbre Chacal de chez Simond est toujours d’actualité pour les piolets traction les plus modernes.
La tenue d’un piolet dans le bois est plus comparable à la tenue d'un clou. A l'époque où je grimpais sur du bois : arbres, troncs posés dans des voies de dry, Festidry, mur en bois de Grivel (c'était au siècle passé mais pas en 14)) je limais les dents de mes lames de piolets.
Je te remercie pour cet exemple fabuleux de : «tous à déjà était inventé", il suffit d'être curieux pour s'en convaincre.
Je t’attends toujours pour grimper sur la seule falaise d'herbe gelée qui mérite le détour sur notre planète : le col de la Bataille ! ;-)