Alpinisme, escalade, cascade de glace, France, Écosse, Mt Blanc, Oisans, Écosse, Island, Canada.... Les aventures d'un guide de haute montagne.
12 Juin 2025
Belledonne est un massif que je méconnais.
J’avais entendu parler de la traversée des 3 pics de Belledonne comme étant la « traversée de la Meije » Grenobloise.
Avec Félix, nous nous décidons en ce début octobre à la météo digne d’un début septembre d’aller y faire un tour.
Le dénivelé total est conséquent près de 2000 mètres avec un sommet qui rate de peu l’altitude des 3000 mètres.
Au vu de mon entraînement et du peu de motivation à faire un tel dénivelé à la montée et à la descente d’une traite, le bivouac s’impose.
Nous voilà donc parti du parking dit de la Souille sur la carte IGN situé à 1365 m. S’en suit un long faux plat vraiment trop plat qui après un peu de dénivelé arrive à la passerelle du Mousset traversant le torrent du Vorz descendant le vallon de l’Excellence. De là ne pas suivre le GR qui passe par le refuge Jean Collet où la nuit est possible, mais prendre le sentier sans aucune indication bien marqué qui rejoint directement le Lac Blanc. La pente est raide, le sentier assez pénible mais chaque pas dénivelle.
Arrivés à la nuit tombante au bord du lac Blanc à 2201 mètres ; soit 836 mètres pour 5 km de marche. Compter 2h1/2 de marche à 3 heures sans courir. Nous chauffons rapidement notre repas et et nous nous mettons au lit dans nos chauds duvets.
Le lendemain matin départ à 6 heures après avoir caché notre matériel de bivouac sous une grosse pierre que nous récupérons à notre retour.
De nuit, nous suivons le lac pour rejoindre la moraine issue du glacier de Feydane. Nous remontons la rive droite de ce glacier sans crampon ni piolet, tant la glace est encombrée de pierre, et même la corde dans le sac, car la glace à nue ne cache rien de ses potentielles crevasses.
Il s’agit de rejoindre le col de la Balmette à 2667 mètres qui est constitué de plusieurs passages. Celui qui nous intéresse est celui situé directement au pied de l’arête N du Grand Pic. Ce passage n’est pas visible du lac Blanc. Il faut s’approcher au plus près de la paroi nord du Grand pic et remonter une rampe en neige au printemps et là en mauvais rocher, terre et pierrier et quitter le couloir que cette rampe finit par former par un pas d’escalade en 3, rive gauche pour échapper à un bloc bouchant la suite pour continuer sur une autre rampe. Ce sont 466 mètres d’ascension sont pénibles et le doute qui naît à suivre à la lueur des frontales la mauvaise trace et les quelques cairns impose de nombreux arrêts pour se re-situer.
Du Col de Balmette monter au-dessus d’un relais constitué de deux plaquettes puis par un pas en 4a et rejoindre une plateforme bordée à gauche par un couloir en mauvais rocher. Le remonter. Lorsque ce couloir se partage en deux, prendre la branche de gauche dans le sens de la monté est en sortir par une arête en rive droite. Rejoindre une légère vire en face E qui traverse à main gauche (cairns) la suivre sur plusieurs dizaines de mètres pour rejoindre une arête peu individualisée qui bute contre un ressaut plus raide portant une plaque commémorative. De là s’élever par des passages en dalle à gauche équipés d’un câble qui donnent accès aux pentes de pierrailles sommitales du Grand Pics 2977 mètres.
Du sommet, rejoindre une brèche en direction du Pic centrale. Une suite de 4 rappels de 30 à 35 mètres permet de descendre. Si vous utilisez une corde trop courte, les passages sont franchissables en désescalade et ne dépassent pas le 3ème degré (points d’assurance en place).Le dernier rappel est presque une traversée vers la brèche. Possibilité d’escalade facile protégé par 3 points en place. Du relais atteint, ne pas tirer un dernier rappel pour rejoindre le fond du couloir, mais rejoindre le pied de la brèche par une vire peu marquée, mais facile.
Remonter à la brèche Reynier par un couloir facile en bon rocher.
Depuis la Brèche Reynier, monter sur l'arête et passer versant Freydane à droite d'un premier petit gendarme (vire facile) jusqu'au pied d'un second grand gendarme. Attaquer ce gendarme par une dalle couchée puis un court ressaut vertical (4b) et un petit surplomb (4c) jusqu'à une terrasse sur le fil. De là, traverser versant Allemont, 1 piton au départ. Pour rejoindre facilement en ascendance une brèche sur l'arête. Grimper sur le fil jusqu'à une petite terrasse.
De là, soit suivre le fil de l'arête (un pas de 4c au départ puis facile), soit faire une traversée descendante versant Allemont et sur des dalles inclinées puis regagner l'arête par un couloir. Gagner le sommet d'un gendarme puis chevaucher l'arête très étroite ou passer légèrement en contrebas versant Freydane jusqu'à dominer une profonde brèche qui nous sépare du Pic Central. Désescalader légèrement versant Allemont pour gagner la brèche (3b,). On remonte facilement au Pic Central par un couloir et de jolies dalles (3a).
Descendre facilement vers la Croix en tirant un peu versant Freydane, puis revenir vers l'arête à niveau pour rejoindre une cheminée versant Allemont. Descendre la cheminée (facile) sur quelques mètres, puis traverser rive droite vers une brèche (3b) ; juste après on passe à côté de l'ancien câble à moitié arraché. Descendre quelques mètres puis traverser vers un gros béquet.
Remonter sur l'arête à gauche pour ensuite descendre au plus facile (rochers brisés au début) pour rejoindre la Brèche Duhamel.
De la brèche, prendre le fil de l'arête N de la Croix en bon rocher (3b) ou tirer un peu à gauche puis gravir les ressauts rocheux/herbeux jusqu'au sommet de la Croix.
Fort de cette expérience, lors d'une nouvelle ascension avec les copains du Groupe Alpin Drômois ( GAD), nous faisons l'ascension au départ de la Freydière pour éviter le retour en fin de journée par le col de Freydane et en juin pour profiter de la neige.
- Ne pas partir par le vallon du Lac Blanc, mais par celui de lac du Grand Domenon.
Au retour, vous n’aurez pas à gravir le col de Freydane. En fin de journée, fatigué l’effort, est pénible.
- Faite cette course en fin de printemps. La neige bien présente vous ferra gagné du temps tant pour la montée au Grand Pic, que pour la descente.
- Les points de bivouac dans le vallon du lac du Grand Domenon n’offre aucun bloc pour s’abriter du vent, de la rosé voire de la pluie.
- Grimpez à corde tendue dès que possible. Notamment pour la montée au Grand Pic.
- Une corde de 25 mètres suffit pour l’escalade, mais limite les rappels (qui se désescaladent) . A vous de choisir !
- Des anneaux de 120 cm, 3 friends moyens et 4/5 câblés suffisent.
- Une paire de crampons et un piolet léger.