16 Février 2007
De la glace dans mon Whisky, please!
L'Ecosse est un pays étrange. Ici rien n'est comme ailleurs. Les moutons à la toisons si longue vivent en liberté et traversent les routes avec un flegme tout britannique sous une pluie battante, des vaches surprenantes semblent avoir survécues aux temps préhistoriques, tant leurs aspects est proche de l'auroch.
Le regard du visiteur parcourant les terres rousses des Highland rencontre un relief aux formes douces, très éloigné de l'image des hautes montagnes alpines. Les cimes écossaises dépassent à peine les mille mètres et n'atteignent jamais les quinze cents mètres; ici le collectionneur de sommets chasse pour les plus modestes les quatre mille ou pour les plus ambitieux les trois mille ...pieds! Alors, pourquoi l'Ecosse est inscrite en lettre d'or dans toutes les mémoires alpines du monde? Ou sont les grandes faces glacées qui naissent dans nos esprits aux noms mythiques de Point Five ou Zéro Gully, d'Orion Face ou de Last Post, de Smith's Gully ou Route Major. Loin des routes qui parcourent la lande ventée, cachées dans les nuages, les pieds dans la neige de novembre à avril, existent des parois de plus de mille pieds, pardon de trois cent cinquante mètres, de roches noires, ombrées de paillettes de givres, ourlées au sommet de corniches ondoyantes, blanchies par les coulées de neige ( le fameux spindrift ), battues par les vents.
Mais attention, pas de fausses idées, l'Ecosse n'est pas le pays idéal pour les amateurs de longue section de glace verticale, pendu aux dragonnes des piolets. Les passages en glace raide sont courts, rarement plus de dix mètres. Par contre la qualité de cette glace très tendre est parfois plus prés de la neige que de l'eau gelée. La neige elle même colle partout et crée dans les "gullys" des bouchons surplombants. En écart les crampons dans les rocher qui bordent le couloir, posés sur de fines réglettes; cherchant à soulager les bras d'une traction trop forte qui, inévitablement permettrait aux lames des piolets de fendre la glace, le grimpeur se fait léger. Délicatesse est ici le maître mot. Dans les rochers, le mixte devient irréel tant il est pur. Très technique, demandant des qualités d'observation, d'innovation, d'adaptabilité, de concentration, très proche à mon avis à celle du grimpeur d'artif moderne. Les voies écossaises ne sont pas équipées à demeure, ni relais, ni rappel, seules quelques pitons ou coinceurs abandonnés car inarrachables. Pratique oublié sur le continent, courante outre-Manche, qui élève le grimpeur au niveau de la voie.
J'aime l'Ecosse, ses paysages, son histoire, ses escalades. Depuis 9 ans, chaque hiver j'y passe deux semaines et je ne me lasse pas de ses courses malgré les 80 itinéraires différents que j'y ai gravi.
La Vallée de Glencoe est, avec son col, un lieu de passage. Passage des éléments: le vent qui couche les bruyères et les hommes, le mauvais temps qui vient de la mer en pluie fine et qui arrive au col en neige drus. Passage d'un paysage de mer qui insinue ses longs bras tachés d'îles aux pins noires à celui des hautes terres gorgées d'eau, entourées de sommets enneigés. Passages des hommes, les soldats Anglais d'abord conquérants violents qui aux siècles passés tracèrent une route et massacrèrent les Ecossais; des alpinistes ensuite conquérants pacifiques qui pour gagner Fort William, le Chamonix en kilt, passent par cette vallée et son col. Cette vallée bordée de sommets qui s'étagent sur deux niveaux, se qui permet d'enchaîner facilement deux courses, propose ses premières ascensions à une demi heure d'approche de la route, sont seul défaut est d'être relativement peu froide, sensible au vent d'ouest qui souffle de la mer toute proche. Glencoe est un mélange des genres, vous y trouverez des gullys comme au Ben Nevis chargés d'histoire: Crowberry Gully (encore une réalisation de Raeburn), Raven gully (MacInnes, avec la direct par Chouinard),Twisting Gully, N° 6 Gully; des itinéraires mixtes classiques encombrés de "turf" (touffe d'herbe) comme aux Creag Meagaidh: Deep Cut Chimney, Ordinary Route; mais surtout depuis une dizaine d'année des escalades mixtes difficiles (grade 6 et 7) assez proche de celles des Cairmgorms: Tilt, Neanderthal, Scabbard Chimney, Central Grooves, West Chimney.
Ben Nevis:
Dominant le port de Fort William, tournant son dos rond au vent et au mauvais temps qui vient d'ouest, dressant sa puissante et austère face noire au dessus d'un vallon désolé: le Ben Nevis, la montagne du venin, le plus haut sommet du Royaume Unie telle un roi inaccessible cache son regard sous une couronne de nuages.
Le Ben porte peu d'escalades mixtes difficiles, le grimpeur trouvera surtout des Gullys, ces minces rubans de glace et de neige raide, dont l'escalade est si merveilleuse lorsqu'il fait froid, et qui se transforme en combat de rue au moindre redoux. Si la chaleur déshabille de ses plumes de givre le vieux Ben, cherchez tout en haut vers Gardyloo Buttress de meilleures conditions ou choisissez des escalades mixtes de difficulté moyenne ouvertes à la fin du siècle dernier ou au début du notre qui sont impressionnantes de maîtrise. Faites les classiques, les Green Gully, Point Five Gully, Zéro Gully, les Smith's Route, les Observatory Ridge, les Tower Ridge les North East Buttress. Toutes les classiques sont à faire, elles sont des pages d'histoires que l'on tourne avec passion et émotion, vous y découvrirez l'avance technique des Ecossais depuis plus de cent ans.
Le problème numéro un du Ben, est la pose des protections. Son rocher volcanique se prête mal aux coinceurs, là plus qu'ailleurs devenez "indien", cherchez là haut la naissance de la fissure, qui se poursuit sous vos pieds, et ou après avoir dégagé la neige vous pourrez placer un bon câblé. Les moyens de protection à utiliser sont si variés et leurs poses si complexes, qu'un adage local dit : "Qui peut grimper en sécurité au Ben Nevis, est capable de grimper en sécurité dans le monde entier.". Mais une fois au sommet, dans le blizzard qui vous gifle les joues et dont le vent arrache la neige au sol pour vous brûler les yeux, n'oubliez pas que chaque année la voie de descente du Ben, débonnaire et ridiculement facile: tue! Alors, prenez votre boussole et gardez vous de Five Finger Gully, l'hydre à cinq têtes qui là sur votre gauche ouvre ses monstrueuses gueules affamées.
J'ai fait de nombreuses descentes du Ben, quelques une par beau temps, sous un ciel bleu avec Fort William et la mer au pied et les montagnes blanches à perte de vue, magnifique mais rare. Plus de neuf fois sur dix, les nuages venant de la mer limitent la vision à une trentaine de mètres, boussole en main et azimut 282° en tête, je descend alors à l'affût de repères dans se monde d'une blancheur oppressante. A chaque fois , je ressent la même sensation forte de renaissance au monde des hommes, lorsque les nuages se déchirent et qu'en bas apparaissent les premières maisons. Expérience: sortant d'Observatory Busttress à huit heures du soir (erreur n°1), les nuages combinés à la nuit limitant la visibilité à moins de dix mètres, encordé à 40 mètres par crainte des corniches, la lumière de la frontale du dernier invisible pour le premier, malgré ma boussole et mon expérience, je me suis laissé entraîner par la pente des terrains vers Five Finger Gully. Comprenant mon erreur trop tard (erreur n°2), et l'état des troupe étant trop épuisé pour envisager un retour en arrière (erreur n°3), nous nous sommes laissé glisser vers ce gully maudit. Moyennant beaucoup d'attention et de temps c'est plus de 20 heures après notre départ que nous avons rejoint le fond de la vallée et notre voiture sans autres encombres. Au de là de la difficulté de l'escalade, une course en Ecosse reste une course!
Au fond d'un vallon au parcourt sinueux et sans fin, fait pour décourager le marcheur dont le regard ne s'accroche qu?à des points qui fuient au fur et à mesure de sa progression; trônant au dessus d'un lac gelé: les Creag Meagaidh. L'été l'escalade rocheuse y est déplorable, tant le "turf" s'accroche sur la moindre vire, encombre la moindre fissure, mais l'hiver venu avec le froid le défaut devient qualité. L'ancrage des piolets dans une touffe de "turf" gelée est aussi franc et sécurisant que dans la glace. Janvier et février sont souvent les meilleurs mois pour cette falaise d'altitude modeste. Faite attention aux "Spindrift" qui aime à dévaler les couloirs. Léger il ne fera que s'insinuer entre col et cou, guêtre et pantalon, mouillant le plus intime de vos vêtements, plus lourd il vous secoura, vous étouffera, vous noiera sous ses caresses et peut être vous invitera à glisser sur son dos. Les courses à faire sont des "gullys", toute la série des Last Post, South Post Direct, North Post, South pipe Direct, Pumpkin, Smith's Gully, et moins classique The Fly direct une voie des fameux Fowler et Saunders. Sur cette montagne existe une course unique: c'est une traversée inauguré par Tom Patey qui part à gauche de la paroi pour finir complètement à droite: The Crab Crawl environ 2400m en 3/4.
Les Cairmgorms sont peut être de tous les sommets écossais les moins austères, ici la plus part des faces sont d'une hauteur faible (moins de 200m); le rocher, un granit magnifique, franc et sain se prête parfaitement à l'usage des coinceurs, seule le givre rend leurs poses problématiques. Proche de la mer du Nord, le temps est plus sec et froid que sur la côte ouest. L'escalade y est possible de novembre à avril, elle est particulièrement intéressante en début ou en fin de saison, lors des mois les plus froids de janvier et février, la neige poudreuse rend la progression délicate.
C'est ici ou j'ai le plus appris sur l'escalade mixte et la technique du "torking" (coincement de lame de piolet). Au pied de Savage Slit et de Fallout Corner, j'ai douté sur la possibilité d'escalade de ses voies de pur rocher avec crampons et piolets. mais les premiers pas fait, je me suis vite rendue compte de l'impossibilité de tenir se rocher givré avec les mains, seul le dur acier de mes engins arrivé à mordre dans la fine couche de glace qui nappe chaque bout de granit. Si la pose des protections est peu aléatoire dans ses belles lignes de fissures tracées au cordeau, les coincements et les verrous de piolets en tout genre, par la lame, le marteau, la panne, le manche dans les fissures et les crochetages d'écaille, d'arête, de pierre coincé, les ancrages dans les bouchons de neige, les touffe d'herbe et dans je ne sais quoi encore demande au grimpeur une énorme concentration. Une longueurs de niveau 6, reserve des placements d'engins ou la limite entre leurs tenus et leurs extractions involontaires, est mince à percevoir pour le grimpeur de cascade de glace. Les battements cardiaques suivent le rythme de la partition donnée par les points de protection, faciles à poser et fiables: tempo moderato, peu sûrs et éloignés: tempo agitato.
Un homme à particulièrement excellé dans ce genre d'exercice, il s'agit de Tom Patey. Une des figure de mon panthéon personnel au-quel j'ai rendu hommage en mars 96, en enchaînent en solo dans la journée les 5 voies (deux grade II/III, deux grade 5 et un grade 6 de 100/150 m) qu'il avait ouvert en solo en 1958/59 dans les parois du Coire an t-Sneachda et du Coire an Lochain. C'est parois connaissent une fréquentation importante, car elles sont facilement accessibles en une heure de marche depuis la station de ski d'Aviemore. C'est une bonne façon de découvrir les Cairmgorms et ses escalades mixtes, commencez par Finger Ridge, Fluted Buttress Direct, Central Crack Route; continuer par Western-Route, Invernookie, Belhaven, vous êtes dans le 6; finissez par Fallout Corner, The Migrant deux grade7. N'hésitez pas à aller plus loin à Hell's Lum Crag, faites Deep Cut Chimney un magnifique grade 4, ou mieux dans la parois presque alpine de Carn Etchachan faite Route Major, Scorpion (un des premier grade 5 d'Ecosse), à coté sur la face de Shelter Stone Crag: Sticil Face. Chaque année sur cette face une course attire mes regards: Citadel un grade 8 , dont les conditions pour une ascension semblent rarement réunies. Ici oubliez la plus part du temps vos broches à glace, armez vous, de solides piolets, de nombreux coinceurs en tout genre, d'anneaux de sangle et d'un corps-mort. Dernière chose, le massif est réputé pour ses plaques à vent: prudence.
Plus loin d'autres massifs écossais attendent votre visite: Lochnagar, dont le nom rappel en moi cette photo incroyable de Jimmy Marshall à l'ouverture de Parallel B Gully. Plus au nord on m'a parlé de grandes faces glacées: vers Ullapool et Lochcarron.....
L'Ecosse est un pays de montagnes étranges ou tout y est différent.......
L'Ecosse pratique:
Pour vous guider:
Pour y aller:
Le moins cher: ligne d'autobus internationale (Lyon-Glasgow)
Le plus lent: Par le train, arrivé sur Fort William, par de magnifiques paysages.
Le dimanche peu de train et de bus circulent.
Le plus autonome: en voiture, en France aurourouts payantes, Ferry ou tunnel sous la Manche, puis re-autoroutes en Angleterre; gratuites (de Lyon environ 1900 Km).Conduite à droite, Attention aux croisements, aux rond point, et...... au retour en France.
Le plus rapide: en avion jusqu'à Glasgow ou Edinburgh, puis location de voiture.
Pour se loger:
Auberges de jeunesse à Fort William, Aviemore, Inverness, B&B partout, location de maison, Camping pour les plus courageux (équipés de séchoir).
Maison de la Grande bretagne-19, rue des Mathurins 75009 Paris-Tel: 01-44-51-56-20
Téléphone des Syndicat d'Initiatives:
Aviemore: 0479 810363
Fort William: 0397 703781
Pour se nourrir:
Depuis quelques années des super marchés sont apparues à Fort William et Aviemore. Essayer la spécialité locale: le haggis (panse de brebis farcie).
Pour s'équiper:
Magasins de sport très bien achalandés à Fort William, Aviemore, Inverness, et bien sûr à Glasgow ou Edinburgh.
Pour payer:
Les cartes bancaires internationales (Carte Bleue notamment) sont acceptées partout.
Pour la météo:
Celle ci est souvent affiché aux parking d'accès aux différents massifs montagneux, autrement à la télé après les informations du Reporting Scotland de 6h50 à 7 pm. (décalage horaire).
Pour lire et rêver:
En anglais:
Cold Climb-édition Diadem, une sorte de "cent plus belles courses" hivernales du Royaume Uni, introuvable en France, si vous le trouver là bas, ramenez le, superbes photos pour faire baver les copains.
Scottish Winter Climbs-édition SMC; le TOPO des escalades hivernales en Ecosse, une sélections des plus belles courses, dans tous les massifs, la base pour tous les grimpeurs. Très bien fait, format, couverture plastifiée, dessin, infos.....
En Français:
Les guides Michelins et du Routard, pour les infos générales et pratiques.
Chez les éditions Autrement: Ecosse, un ouvrage remplit de brume, tourbe, vent et bruine.
RECOMMANDATIONS AUX GRIMPEURS VISITANT L'ECOSSE
N°1 Première expérience scottich? Soit modeste.
N°2 Ici, point de rappel, engagé tu es!
N°3 Des courses mixtes, particulièrement tu te méfieras.
N°4 Jamais de ta boussole et de ta carte, ne te sépares.
N°5 Gardes toi des avalanches ( plaque à vent, neige fraîche, et chute de corniche).
N°6 Ton équipement tu soigneras (sous la neige et le vent écossais, les tenues vestimentaires de mauvaises qualités deviennent d'abord des éponges et ensuite des esquimaux glacés).
N°7 Tu peux faire un excellent relais ici, bien qu'il te restes 10 m de la corde: fais-le!
N°8 Des piolets aux lames renforcée utilise, car souvent le rocher tu frapperas et la lame tu coinceras.
N°9 Grimpe avec un piolet équipé d'une panne, car la neige tu gratteras, dans les corniches, des tunnels tu creuseras.
N°10 Ne te surcharge pas de nombreuses broches à glace, mais prend corps- mort, coinceurs et pitons.
N°11 Pour te protéger, soit un peu "indien", sous la neige, une fissure tu trouveras.
N°12 Si le givre, tu vois, les conditions sont bonnes.(Fonces, ne remet pas au lendemain la course dont tu rêves.)
N°13 Laisse les ignorants prévoir leurs ascensions plus de deux jours à l'avance.
N°14 Si le gel fuit et "the face is black", évite les "gullys".
N°15 Ne soit pas effrayé par la pluie, la neige, le vent: grimpe!
N°16 N'ai aucun à priori, ici, tout est différent des Alpes.
N°17 Trop mauvaises conditions? Ne désespères pas et du whisky n'abuses pas.
Leçon d'arithmétique:
Cet hiver 1870, au Ben Nevis, lieu depuis plusieurs dizaines d'années d'ascensions rocheuses estivales, une cordée remonte le troisième couloir en partant de la gauche sont nom? Number 3 Gully (grade I).
En 1957, MacInnes, T Patey et A Nichol remontent eux aussi un couloir nettement plus étroit et plus raide, situé quatre couloirs plus à gauche, comment le nommer? Restons pragmatiques, trois , deux, un, zéro....: Zéro Gully (V/4) , évidemment.
1959, une ligne blanche qui ne ressemble plus tellement à un couloir est envisagée par I Clough, D Pipes, R Shaw et J Alexander. Après 6 jours d'effort et la pose de cordes fixes, ce sera..... voyons, entre zéro et un? (zéro) Point Five Gully (V/5) Un classique des classiques
Mais encore plus à gauche que Zéro, là cette ligne de fissures cheminées qui l'hiver retient la neige, sera gravi après plus de vingt tentatives en 1974 par K Crochet et C Stead. Avant le nombre zéro c'est les nombres négatifs: en toute logique se sera donc Minus One Gully (VI/6) et ce deviendra le plus difficil des gullys du Ben.
D'avant garde par conservatisme:
En 1898 le fondateur du Scottish Mountainering Club, W-W Naismisth déclarait: " Si dans les Alpes, le courant de la mode se dirige vers le rocher, au mépris de la neige, ceux d'entre nous qu'anime l'instinct conservateur auront, en encouragent les courses de neige la satisfaction d'aider à endiguer le mouvement." Le célèbre Harold Raeburn suivit se principe avec obtination sur toute les faces enneigées des Highlanders, sa technique devint si efficace qu'il réussit à gravir les premiers grade 4 d'Ecosse et du reste de la terre, en 1906!.(Green Gully au Ben Nevis). Notons qu'il avait réussi une ascension de ce niveau en 1898, (Crowberry Gully à Glencoe) qui ne fut pas reconnue comme une hivernale. Car bien que toute la voie était en neige et glace, la longueur clef était en rocher sec. Le choix, par Raeburn, de ces conditions particulières se comprend facilement lorsque l'on sait que lors d'une reconnaissance il y avait essuyer une avalanche. Mais se fut surtout dans les années 40/60, alors que dans les Alpes seules les grandes faces rocheuses attiraient les regards des alpinistes et que l'escalade artificielle faisait rage; ravit d'aller à contre courant les écossais gravirent toute les classiqus actuelles du " Scottish Winter Climb" Leurs performances (grade 5), ne fut égaler que vingt ans plus tard dans les Alpes. Quand à Tom Patey, il poussa si loin le choix de faire diffèrent qu'il écrivit un plaidoyer de défense de l'escalade solo qu'il appliqua en ouvrant notamment en 1958/59 dans ses chers Cairmgorms: Patey'route IV/5, Central Crack Route IV/5, Western Route V/6: ahurissant! Pour mémoire la Cornuau-Davaille aux Droites certes d'une autre ampleur est cotée IV/4+.
Fruit de cette tradition de faire diffèrent , à contre pied; ont peut citer deux réalisations britanniques dans les Alpes: en hiver 1975 l'ascension de la Rebuffat-Terray aux Pèlerins une voie de rocher pur avec en été du V et de l'A1 par Carrington et Rousse et en 77 la Mac Intyre aux Grandes Jorasses par Colton et Mac Intyre, une voie écossaise d'une ampleur alpine.