16 Mars 2007
Les voies en traversée peuvent paraître une fantaisie sortie de cerveaux particulièrement compliqués, qui n'auraient pas compris le sens profond de l'escalade. On pourrait penser, en effet que l'escalade est définie par un déplacement vertical, ne le serait-elle pas plutôt par un déplacement sur un support vertical ? A l'aube du siècle passé, les traversées naissaient dans la tête des hommes uniquement lorsqu'elles empruntaient des arêtes. A son zénith, dans les Calanques Jacques Kelle, cherchant à faire plus de dix longueurs dans une falaise de moins de deux cent mètres, ouvrit de véritables bijoux du genre, coincés entre les bleus du ciel et de la mer qui se nomment Traversée sans Retour, Traversée Tabarly, Grande Croisière... Plus proche de nous les Frères Rémy ont tracé à quelques mètres sous le sommet des vertigineuses falaises du Verdon de longues voies horizontales qui restent ignorées de la gent grimpante.
D'ailleurs la traversée est toujours apparue comme une faiblesse, une impureté dans le tracé d'un itinéraire alpin, seule la ligne directe qui joint le sol au sommet dans la rectitude du fil à plomb, la fameuse directissime a une aura de pureté absolue. Pourtant celui qui a joué à ce jeu que ce soit sur mur au-dessus d'un tapis de chute, sur bloc au ras de l'herbe, voire en falaise, connaît la richesse de ce déplacement latéral, sa gestuelle faite de croisées, d'écarts, et d'équilibres subtils.
Dans le monde du symbole, la ligne verticale est la liaison de la terre au ciel, de l'humain au divin, c'est la direction de l'élévation au paradis ou de la descente aux enfers ! Elle a toujours dominée la ligne horizontale qui exprime pleinement sa valeur sur les écrans des électrocardiogrammes : soulevée de vaines tentatives hoqueteuses verticales et qui un jour inéluctablement fini plate comme la surface d'une eau stagnante.
Thor: fils aîné d'Odin, armé de son marteau, de sa ceinture magique et de ses gants d'acier, est le plus fort des dieux du panthéon nordique. C'est aussi le nom du marteau à rocher du fabricant GRIVEL.
De Valence, direction Crest, puis Die et Chatillon en Diois. Là, prendre la direction du col de Menée, passer le village de Menée puis celui des Nonnières, quitter la route du col de Menée pour se rendre au Village de Bénevise. Parking. Suivre le GR direction Archiane, le quitter pour suivre une flèche indiquant Belvédère. Le Belvédère (magnifique point de vue sur le cirque d'Archiane) est limité à droite ( au Nord) par une gorge, la rejoindre puis la descendre, cairns puis corde fixe, après celle ci suivre la vire d'abord large qui part rive droite, le premier relais est derrière un bloc.
Gîte à Bénevise, dans le village au départ du GR, chez Dominique BENARD ( un des ouvreurs, BE spéléo, géologue et amateur de contrepèteries.)
Tel : 04-75-21-16-14.
caractère:
Belle voie facile, seule la seconde longueur, pose un problème athlétique, le rocher est bon, l'ambiance est belle, la vue magnifique. Une des plus belles et des plus longues voies faciles du Vercors. Comme dans toutes les voies en traversée le niveau du second doit être proche de celui du premier.
Toute l'année, orienté sud ouest, la voie prend le soleil en début d'après midi et le perd en fin de journée, dominée par de gros bombés, la majorité de l'itinéraire est à l'abri de la pluie. Toutefois mouillé, un pas dans la L10 peut poser de sérieux problème.
L1: 45m - 3a - 1pt.
L2: 45m - 5c - 5pts.
L3: 40m - 4c puis 3c - 0 pt.
L4: 40m - 3c - 1 pt.
L5: 45m - 3c - 1 pt.
L6: 40m - 5a - 5 pts.
L7: 40m - 5a, 3a puis 5a - 3pts.
L8: 40m - 4a - 2 pts.
L9: 40m - 5a - 2 pt.
L10: 40m - 5c & 2 pts d'A0 - 6 pts.
L11: 30m - 4c - 1 pt.
(Nombre de points hors relais.)
Equipement:
Corde double de 50 m, les longueurs font 40/45 m minimum. Les relais sont sur pitons et goujons. Seule la L2, L6 et la L10 possèdent plus de 3 points, la plupart des points sont des pitons( des goujons pour L2et L10), à vous de poser les protections supplémentaires ( 1 jeu de câblé, quelque friends ). Poser ses protections c'est intéressant et même amusant !
retour:
Si vous allez au bout de cette voie, rejoignez le belvédère en suivant de vagues sentes. Attention de ne pas trop descendre, le bord de la falaise porte une végétation dense. Si vous décidez de vous arrêter avant le terminus, descente possible de la plupart des relais (de R0 à R8, prévoir un anneau) avec une corde de 2X50m. Longez le bas de la paroi pour revenir au pied de la gorge de descente, là vous trouverez une corde fixe qui vous permettra de regagner le départ de la vire.
Ouverture:
Printemps 98 par : Club Densité -Dominique BENARD, Christophe RAILLON, Didier ALLABERT, André TARDIEU, Manu IBARRA.
Topo :
Escalade dans le Diois par Dominique Duhaut et Manu Ibarra chez Promo-Grimpe.
Christophe RAILLON (BE escalade): 04-75-59-55-18
Manu Ibarra: manu.ibarra@gmail.com