26 Mai 2010
Dernière minute:
Suite à des observations durant deux journées de "baguage" de vautours fauves à Archiane ( bientôt le rapport) et au message d'un grimpeur, je me permet de vous demandez de ne pas grimper les deux voies suivantes: Voie de la Paroi Rouge et partie supérieure de la voie du Levant. Deux nids de vautours fauves ont été observés dans ces intinéraires. Le risque est un saut hors des nids des poussins affollés qui ne sont pas encore assez agés pour voler!
Merci.
Félix n’est pas vraiment un grimpeur, il aime plutôt les efforts au long court, ceux qui vous font voir du paysage.
Il pratique donc malgré son jeune age (à peine 12 ans) le biathlon et l’alpinisme. Certes pas encore le sommet de l’Everest mais déjà une petite liste de courses qui s’enrichit d’année en année, depuis une fameuse traversée des clochetons de Planpraz à 7 ans jusqu’à un Dôme des Ecrins l’été passé.
Nous avions prévu une voie normale du Mt Aiguille, course facile pas trop « grimpante » aboutissant à un sommet qui passe pour une des premières pierres jetées dans l’histoire de l’alpinisme.
Jérôme de passage sur la région, me téléphone pour l’accompagner au jardin du Roy à Archiane, au départ du base-jump.
Pour l’accompagner au départ de ce saut je suis d’accord mais pas au de là….. Car pour ma part j’en reste là dans la pratique de ce nouveau sport.
Je lui propose alors un projet qui s’avérera non réalisable.
Travaillant en ce moment au tracé de toutes ( si, si, toutes !) les voies d’Archiane sur photographie dans le but d’établir un état des lieux servant de base de discussion avec le Parc du Vercors sur la cohabitation des grimpeurs et de nos chères zoizeaux ; je me découvrais des lacunes dans la connaissance de ce site.
Voulant d’une voie faire trois coup, je proposais à Félix et à Jérôme de gravir la voie Initiale.
Elle semblait peu grimpante, quelques passages de 4+ en cheminée d’après le topo : donc parfaite pour Félis
Première voie ouverte à Archiane en 1951 par Couzy alpiniste fameux: Historique pour moi et complétant mes fréquentations alpines sur Archiane.
Rapide pour Jérôme qui doit être au sommet à 10 Heures pour espérer sauter avant les vents thermiques.
Rendez vous est pris à 5 heure à Crest, une heure de voiture et nous arrivons à Achiane.
Nous découvrons là sur le parking une voiture extraordinaire. C’est une R16 blanche en état impeccable semblant oubliée du temps. Son toit est encombré d’objets hétéroclites, pneus de vélo, jerrycans en plastique, bassines, objets divers…et avariés. Lorsque je penche pour en deviner l’intérieure, je découvre une paire de chaussons modèle Paragot à semelle blanche ( le connaisseur apprécierons !) perdu au milieu d’un fatras digne d’une liste à la Prévert : un bouquet de navet, d’autres pneus de vélo, des sacs en toile de jute… et là qui dort… un homme.
J’aime ce genre de personnage qui me rappelle les grimpeurs d’un autre temps plus proche du vagabond errant de rocher en rocher bien loin du pratiquant actuelle collectionneurs de couenne photocopié dans son univers aseptisé.
L'attaque de la vire médiane, la sente est visible: aérienne!
Ce petit coup de nostalgie ne nous détourne pas de notre objectif. Un premier doute m’envahie en levant la tête, les 400/500m qui nous dominent…. Nous dominent vraiment, je propose donc d’écourté l’aventure (enfin je croyais) en évitant la première partie qui semble la moins homogène (la suite le confirmera !) et de nous réserver pour la seconde moitié en passant par la vire médiane.
Nous montons rapidement par le sentier, l’ascension du pierrier est-elle plus laborieuse. Enfin nous voilà sur la vire. Trop tôt, même les fameux bouquetins dorment encore……personne !
Félix et Jérôme s'équipent au pied du couloir cheminée.
Au pied du fameux couloirs cheminée nous nous équipons. Jérôme attaque et garde les tennis au vue de la difficulté annoncé. Les cinquante mètres de corde se déroulent, le fameux cri : « relais » résonne dans cette profonde gorge.
Nous rejoignons rapidement Jérôme, rien de difficile. Oh surprise ! Un vrai relais nous accueille avec deux bons clous et un anneaux de corde pour rappel les liants.
Le vrais relais!
Signe qui sème un second doute en moi.
Jérôme attaque la suite, une cheminée étroite raide et lisse comme un c…. » S ‘exclame-il. Félix lui rappel ses obligation de maître d‘école. Suit un long silence.
... qui va le porter?
Devant cette anatomie particulier Jérôme décide de mettre ses chaussons, il s‘élève jusqu'à un clou portant un maillon rapide, vestige d’un but…. Un troisième doute s’ajoute à mon adition de doutes…Jérôme hésite, redescend, cherche un autre passage en 4+ comme l’indique le topo et se résout à forcer le passage.
Je lui propose de laisser son parachute qui bien que fait pour freiner une chute pourrait bien lui accélérer la sienne et dans tous les cas ne lui est d’aucun secours même en secours…Passage forcé, nous suivons avec Féfé (et oui il y a Féfé et Gégé…)
La L2 vu du bas avec Jérôme en action....
.......vue du haut avec Félix à l'oeuvre.
Pas simple effectivement, difficile de tomber, il suffit d’écarter les bras pour rester coincé mais encore plus difficile de monter !
« Et la suite ? » Nous demandons dans un seul élan. La vue est bouché par une autre étroiture et ses avec la conviction que les blague les plus courte sont toujours les meilleur que Jéjé quitte notre relais sur pitons et spit de 8mm.
Et la suite ressemble étrangement au début, vue du bas.......
Ce n'est pas une blague ou si s’en est une et elle est longue car c’est au total 6 longueurs de renfougne de la plus belle espèce que nous gravissons, haletant et halant le parachute…parsemées de quelques chutes de pierres qui n’atteignent pas les relais protégés.
Au sommet il est trop tard pour sauter, les thermiques se sont levés.
Nous rejoignons les rappels du couloirs de descente, nous fuyons en glissades mal contrôlées dans le pierrier car l’orage approche…
C’est bien mouillé que nous rejoignons le village….
Ma pomme n'a pas aimée le ramonage.
Pas de saut pour Jérôme, une voie pas vraiment « fun » pour Félix, seul gagnant de l’affaire j’ai (re)découvert les plaisirs des renfougnes et le niveau de grimpeurs de l’époques dans ce style particulier .
Les rappels pour rejoindre le couloir des Bouquetins.
Descente du couloir, avec le départ de la vire médiane à droite en bas.....
Le bas du couloir au pied du pilier N-E
Voilà le topo... Pour ceux que ce genre d'aventure tente!