12 Septembre 2017
Nous cherchions une course à faire, pas trop difficile mais pas trop facile quand même. La météo n’était pas avec nous en cette fin août avec des orages annoncés. Nous avions bien en vu l’arête du Lion au Cervin ou Mittellegi à l’Eiger mais les aléas météo associés a notre manque de disponibilités pour une course préalable d’acclimatation ne me poussait pas à aller aussi loin.
Il restait l’Oisans et les Ecrins, plus proches, à la météo plus stable ; mais Félix avait fait pas mal de courses depuis sont premier 4000 (le dôme des Ecrins bien sûr) à 11 ans : les Rouies, la traversée du Pelvoux et l’été denier la traversée de la Meije.
Que lui proposer ? Arthur un jeune guide local m’avait parlé de la traversée de l’ Olan, sommet ou je n’avais jamais mis les pieds, je dois l’avouer.
Le problème principal de cette course en traversée est constitué par une descente sur une vallée opposée à celle du départ. Puisque nous partons du refuge de Font Turbat, accessible par Le Désert en Valjouffrey, et redescendons sur le refuge de l’ Olan qui est au-dessus de La Chapelle en Valgaudemar.
Il existe bien un col permettant le passage de l’un à l’autre le col de Turbat. Alors que choisir ? Faire la course au départ du Désert et revenir par ce col pour récupérer notre voiture… Longue journée en perspective…ou partir de la Chapelle, passer le col de Turbat redescendre sur le refuge de Font Turbat et faire la course le lendemain. La seconde solution fut celle choisie.
Partis le matin de notre vallée de la Drome, c’est vers 14 heures que nous prenons le sentier, en pleine digestion et sous une chaleur caniculaire. Je sens particulièrement les méfaits de la température lorsque nous quittons le dernier sentier par des pierriers et un vague dièdre marqué de flèches rouge pour rejoindre le col de Turbat. C’est exténué que je rejoints le bâton bien visible du bas qui marque le sommet du col.
Coté Font Turbat, la descente comme toujours moins physique est raide. Une vague sente en marque le tracé ponctué de quelques cairns. Lorsque le sentier emprunte des passages rocheux, les marques de peintures réapparaissent.
Nous arrivons au refuge de Font Turbat avec le plaisir de ne plus marché dans ce monde minéral casse pattes. Le refuge est accueillant et la nourriture copieuse et de bonne qualité.
Seule une cordée de trois envisage la même course que nous. Je n’ai pas le courage d’aller repérer le sentier au-dessus du refuge sachant que la cordée de trois l’ a fait, je leurs demande si je peux m’appuyer sur leur repérage. Chose accepté.
Départ du refuge vers les 4H45, le sentier se perd dans des éboulis mais le passage n’est pas si difficile que cela à suivre. Nous arrivons au lac des Pissous. Il est convenu avec nos compagnons du jour que je prenne la tête à partir de là, c’est ce que je fais. Ne pouvant passer par le couloir nous franchissons la barre par une rampe , proche d’une petite cascade d’eau à gauche de celui-ci. Lors de notre traversée sur la vire nous essuyons une curieuse chute de pierre isolée dont j’imagine l’origine conséquente au passage d’un chamois.
Nous trouvons rapidement la brèche carrée puis la fameuse diaclase. Nous nous arrêtons au niveau du névé pour manger un morceau, nous encorder et attendre notre poursuivant. Dés leur arrivée à la brèche carré nous reprenons notre ascension. Je choisi la cheminée couloir la plus à gauche et suivi comme mon ombre par Félix je m’élève trop verticalement quittant le tracé conseillé mais trouvant toute fois quelques cairns et même un piton ; nous rejoignons rondement l’arête nord. Mis a part les deux cents petits premiers mètres l’arête perd rapidement tout vélite d’indépendance et elle disparait rapidement dans la face ouest. Vers le tiers supérieur nous longeons la face nord qui nous offre de belles perspectives vertigineuses. Depuis notre arrivée sur l’arête nous avons perdu tout contact visuel avec la cordée de trois et nous supposons qu’ils ont fait demi-tour.
Pose au sommet. Nous avons mis 5 heures depuis le refuge sans courir. La descente sur le refuge de l’Olan par la voie Escarra commence par un rappel puis une magnifique arête fine et aérienne. Malheureusement la suite passe par une descente de couloir puis une vire sans grand intérêt. Des rappels équipés sur goujons nous amènent sur le glacier qui au vue de sa taille ne connaitrons surement pas les alpinistes nés en 17 (2000 !). Nous rejoignons le refuge en 4 heures. Depuis le refuge une longue descente nous permet de rejoindre la voiture. Heureux de n’avoir pas à repasser le col de Turbat !