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  le blog manu.ibarra

Alpinisme, escalade, cascade de glace, France, Écosse, Mt Blanc, Oisans, Écosse, Island, Canada.... Les aventures d'un guide de haute montagne.

Ski de randonnée en Vercors: Combe Veyranche

Combe Veyranche est une descente à ski du Diois à la réputation discrète, connue des seuls initiés locaux.

De nombreux facteurs favorisent sa presque secrète  pratique.

Sa situation à l’altitude faible, à peine  plus 2000 m à son point haut et un départ à 750 m, en conditionne sa fréquentation aux périodes où l’enneigement arrive jusqu’en plaine.

Une approche réputée laborieuse si l’enneigement bas n’est pas présent et arboricole pour les dernières courbes de niveau avant la combe elle-même.

Une pente présentée à 40° avec des passages à 45° par un site internet de montagne fort connu et fort peu sérieux, effraye les skieurs.

Mais quand est-il réellement ?

Me voilà parti ce mercredi 13 janvier 2019 pour rafraîchir mes souvenirs d’une fréquentation ancienne de plus de 20 ans de cette combe sauvage et répondre aux questions citées plus haut.

Dès mon arrivé peu matinale, je ne peux que constater qu’il a neigé bas certes mais que la neige semble couvrir suffisamment le terrain que vers 850 m d’altitude sur ce versant Est. Je décide donc de monter par la piste qui devrait être plus propice à une montée ski au pied que le sentier partant d’Archiane.

Je démarre vers 11 heures 30… heure peu matinale, je vous ai dit !

Effectivement, la piste apparaît être le bon choix, je chausse rapidement et la couche de neige se révèle rapidement rendre la descente par ce chemin envisageable. Elle fait un grand détour vers le sud et dénivelle peu mais la montée en est ainsi agréable avec une vue magnifique sur le cirque d’Archiane.

Lorsque j’arrive à la jonction avec le sentier d’Archiane, je tombe sur une vieille trace de randonneur seul et à pied qui semble monter elle aussi en direction de Combe Veyranche. Je la suis encore lorsque la piste forestière se transforme en sentier. Au bout d’une bonne centaine de mètres sur ce sentier, la trace pique à gauche droit dans la pente. Effectivement je suis à l’aplomb de mon objectif, mais skis aux pieds, la densité de la forêt me fait hésiter. Je choisi donc de continuer à suivre ce sentier qui va vers le pas de Sambardou. Cela m’écarte de la combe, je me résous donc au bout d’une centaine de mètres de traverser à flanc vers la gauche pour rejoindre la combe. L’itinéraire que par la suite j’ai suivi à la descente me prouvera que mon randonneur inconnu avait raison, le passage en foret est le plus efficace, le plus court et pas si encombré de végétation que cela.

Me voici dans la Combe, une coulée d’avalanche ancienne me rappelle qu’ici en Vercors comme ailleurs en montagne, les avalanches ne sont pas réservées aux plus hauts sommets alpins mais simplement aux pentes enneigées.

L’exposition Est de la combe me permet de la parcourir au soleil et j’en remercie mon inertie matinale ; ainsi je profite d’une neige dont la croûte gelée est adoucie. La pente est raide incontestablement mais bien loin des 40/45° annoncé par un site web que je ne nommerais pas. 30/35°, je dirais avec un court passage plus raide pour sortir et donc ensuite pour la descente, entrer dans la combe.

Après ce passage, la combe s’ouvre, la neige deviens excellente et je rejoints rapidement le sommet du Pié Ferret où les vents ont soufflé le manteau neigeux. Il est 14 heures 30.

Une pause repas et un tour d’horizon plus tard, me voilà en position descente. La partie haute de la combe est vite avalée avec tous les plaisirs du ski. Le passage raide dérapé, la suite me permet de faire du bon ski en évitant la coulée d’avalanche et les zones de croûtes qui n’ont pas dégelées.

Je descends au plus bas que me permettent les trouées que forment les pierriers dans la foret. Je réussi à garder les skis aux pieds dans la plus grande partie du sous bois et me résous à déchausser lorsque je retombe sur les traces de mon randonneur solitaire. Au bout d’une centaine de mètres me voici sur le sentier, puis rapidement sur la piste forestière où je rechausse. Finalement peu de pierres sur ce chemin forestier terminal, j’arrive à garder les skis jusqu’à 50 mètres du point ou j'ai chausser à la montée. Il est 15 heures 15.

La piste forestière suffisamment enneigée pour utiliser les skis. Le sentier suffisamment large malgré quelques arbres.
La piste forestière suffisamment enneigée pour utiliser les skis. Le sentier suffisamment large malgré quelques arbres.
La piste forestière suffisamment enneigée pour utiliser les skis. Le sentier suffisamment large malgré quelques arbres.

La piste forestière suffisamment enneigée pour utiliser les skis. Le sentier suffisamment large malgré quelques arbres.

Le jardin du Roi et la paroi rouge nous surveillent.

Le jardin du Roi et la paroi rouge nous surveillent.

Au milieu de Combe Veyranche.

Au milieu de Combe Veyranche.

Sortie de Combe Veyranche avec l'ouverture sur les hauts plateaux et le Pied Ferré soufflé par les vents.
Sortie de Combe Veyranche avec l'ouverture sur les hauts plateaux et le Pied Ferré soufflé par les vents.
Sortie de Combe Veyranche avec l'ouverture sur les hauts plateaux et le Pied Ferré soufflé par les vents.

Sortie de Combe Veyranche avec l'ouverture sur les hauts plateaux et le Pied Ferré soufflé par les vents.

Seigneur du sud le Ventoux en tenue blanche à gauche.

Seigneur du sud le Ventoux en tenue blanche à gauche.

La silhouette caractéristique des 3 Becs.

La silhouette caractéristique des 3 Becs.

Roc de Touleau, plateau d'Ambel, Montagne de Serre Montué et plateau de Font d'Urle. De G à D.

Roc de Touleau, plateau d'Ambel, Montagne de Serre Montué et plateau de Font d'Urle. De G à D.

Vers le nord, les Hauts Plateaux avec la chaîne Est du Vercors du Grand Veymont à la Moucherolle, au fond.

Vers le nord, les Hauts Plateaux avec la chaîne Est du Vercors du Grand Veymont à la Moucherolle, au fond.

Le Grand Veymont et le Mont Aiguille.

Le Grand Veymont et le Mont Aiguille.

Sculptures de neige, travail du vent, qui gardent la trace du passage d’animaux.
Sculptures de neige, travail du vent, qui gardent la trace du passage d’animaux.

Sculptures de neige, travail du vent, qui gardent la trace du passage d’animaux.

Le haut de la Combe Veyranche: excellent!

Le haut de la Combe Veyranche: excellent!

En vert: mon tracé. En Bleu l'accès par Archiane, en rouge la descente.

En vert: mon tracé. En Bleu l'accès par Archiane, en rouge la descente.

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B
Bonjour, faite en mode rando ce week end, j'ai pu voir que la combe fait 400m de D+ pour environ 600m de distance. Soit une pente moyenne aux alentours de 33°... dans la dernière partie, c'est un chouilla plus raide (en mode rando on met met un peu les mains sur cette dernière partie)<br /> <br /> Bonne soirée !
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M
Dans mes souvenirs, le (court) passage le plus raide est juste à l'arrivée de la combe sur le plateau. Pour le reste les 33° que vous avez mesurez me semble correspondre à mes souvenir de ski.<br /> Cette combe à servi en 1944 de passage aux maquisards rescapés de l'assaut des allemand sur le Vercors:<br /> http://museedelaresistanceenligne.org/musee/doc/pdf/194.pdf
T
le passage à 40/45 est une variante qui correspond au couloir EST à gauche de la combe. l'ayant fait hier je confirme la pente, en revanche c'est de l'excellent ski.
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M
Merci pour l'info !
D
C’est par cette combe que « Bob » Pelles et son groupe (env. 70 hommes) ont quitté le plateau après l’assaut donné par les allemands en juillet 44. Dans le récit qu’il fera de cette extraordinaire échappée, il,écrira :<br /> ‘La Combe de Veyranche me paraît moins dissuasive que les autres passages possibles. Nous apprendrons plus tard qu’elle n’est jamais utilisée par les locaux qui la trouvent trop dangereuse’. Il y parle aussi de ‘rude descente’.
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M
Merci pour cette aspect historique. Certes la Combe Veyranche est raide mais rien d'exceptionnel pour des hommes jeunes habitués à marcher en montagne.
B
Magnifique ! J’ai eu un rêve fou en regardant le film L'Ascension avec Ahmed Sylla, grimper l'Everest. Je ne sais pas trop comment m’y prendre, mais j’ai très envie de le faire.
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M
Les 8000 par les voies normales et la haute altitude est trip particulier. C'est avant tout un problème de gestion et de préparation ( altitude, froid, effort, oxygène ou pas, météo....) et finalement assez loin d'une course technique d'alpinisme dans les alpes.