14 Février 2019
Combe Veyranche est une descente à ski du Diois à la réputation discrète, connue des seuls initiés locaux.
De nombreux facteurs favorisent sa presque secrète pratique.
Sa situation à l’altitude faible, à peine plus 2000 m à son point haut et un départ à 750 m, en conditionne sa fréquentation aux périodes où l’enneigement arrive jusqu’en plaine.
Une approche réputée laborieuse si l’enneigement bas n’est pas présent et arboricole pour les dernières courbes de niveau avant la combe elle-même.
Une pente présentée à 40° avec des passages à 45° par un site internet de montagne fort connu et fort peu sérieux, effraye les skieurs.
Mais quand est-il réellement ?
Me voilà parti ce mercredi 13 janvier 2019 pour rafraîchir mes souvenirs d’une fréquentation ancienne de plus de 20 ans de cette combe sauvage et répondre aux questions citées plus haut.
Dès mon arrivé peu matinale, je ne peux que constater qu’il a neigé bas certes mais que la neige semble couvrir suffisamment le terrain que vers 850 m d’altitude sur ce versant Est. Je décide donc de monter par la piste qui devrait être plus propice à une montée ski au pied que le sentier partant d’Archiane.
Je démarre vers 11 heures 30… heure peu matinale, je vous ai dit !
Effectivement, la piste apparaît être le bon choix, je chausse rapidement et la couche de neige se révèle rapidement rendre la descente par ce chemin envisageable. Elle fait un grand détour vers le sud et dénivelle peu mais la montée en est ainsi agréable avec une vue magnifique sur le cirque d’Archiane.
Lorsque j’arrive à la jonction avec le sentier d’Archiane, je tombe sur une vieille trace de randonneur seul et à pied qui semble monter elle aussi en direction de Combe Veyranche. Je la suis encore lorsque la piste forestière se transforme en sentier. Au bout d’une bonne centaine de mètres sur ce sentier, la trace pique à gauche droit dans la pente. Effectivement je suis à l’aplomb de mon objectif, mais skis aux pieds, la densité de la forêt me fait hésiter. Je choisi donc de continuer à suivre ce sentier qui va vers le pas de Sambardou. Cela m’écarte de la combe, je me résous donc au bout d’une centaine de mètres de traverser à flanc vers la gauche pour rejoindre la combe. L’itinéraire que par la suite j’ai suivi à la descente me prouvera que mon randonneur inconnu avait raison, le passage en foret est le plus efficace, le plus court et pas si encombré de végétation que cela.
Me voici dans la Combe, une coulée d’avalanche ancienne me rappelle qu’ici en Vercors comme ailleurs en montagne, les avalanches ne sont pas réservées aux plus hauts sommets alpins mais simplement aux pentes enneigées.
L’exposition Est de la combe me permet de la parcourir au soleil et j’en remercie mon inertie matinale ; ainsi je profite d’une neige dont la croûte gelée est adoucie. La pente est raide incontestablement mais bien loin des 40/45° annoncé par un site web que je ne nommerais pas. 30/35°, je dirais avec un court passage plus raide pour sortir et donc ensuite pour la descente, entrer dans la combe.
Après ce passage, la combe s’ouvre, la neige deviens excellente et je rejoints rapidement le sommet du Pié Ferret où les vents ont soufflé le manteau neigeux. Il est 14 heures 30.
Une pause repas et un tour d’horizon plus tard, me voilà en position descente. La partie haute de la combe est vite avalée avec tous les plaisirs du ski. Le passage raide dérapé, la suite me permet de faire du bon ski en évitant la coulée d’avalanche et les zones de croûtes qui n’ont pas dégelées.
Je descends au plus bas que me permettent les trouées que forment les pierriers dans la foret. Je réussi à garder les skis aux pieds dans la plus grande partie du sous bois et me résous à déchausser lorsque je retombe sur les traces de mon randonneur solitaire. Au bout d’une centaine de mètres me voici sur le sentier, puis rapidement sur la piste forestière où je rechausse. Finalement peu de pierres sur ce chemin forestier terminal, j’arrive à garder les skis jusqu’à 50 mètres du point ou j'ai chausser à la montée. Il est 15 heures 15.
La piste forestière suffisamment enneigée pour utiliser les skis. Le sentier suffisamment large malgré quelques arbres.
Sortie de Combe Veyranche avec l'ouverture sur les hauts plateaux et le Pied Ferré soufflé par les vents.
Vers le nord, les Hauts Plateaux avec la chaîne Est du Vercors du Grand Veymont à la Moucherolle, au fond.