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  le blog manu.ibarra

Alpinisme, escalade, cascade de glace, France, Écosse, Mt Blanc, Oisans, Écosse, Island, Canada.... Les aventures d'un guide de haute montagne.

Une envie d'en rire.

C’était le week-end des élections européennes et les choix qui nous étaient offerts ne nous faisaient pas rire. Heureusement la vie est composée d’autres choses, d’autres réalités comme l’arête que nous avions commencées de parcourir. Et nous petits hommes nous aimons nous confrontons à ces réalités « parce qu’elles sont là «  comme le disait Mummery. Et parce que ces réalités sont vrais, ni pour ni contre, ni belles ni laides, ni vrais ni fausses, ni bonnes ni mauvaises, elles sont des réalités dont la seule vertu est d’exister avec ou sans nous.

Nous avons ouvert sur coinceurs 7 longueurs. Il nous reste à gravir la dernière tour par un dièdre évident ou des plaquettes marquent un passage ancien.

Le rocher de qualité varié nous fait douter sur l’intérêt de cette ascension.

Faut il renoncer à diffuser cette voie ou faut il en rire ? Nous prenons le partie d’Henri-re, en clin d’œil à Pierre Dac figure de mon panthéon personnel et à Henri notre président de club ( Densité de Valence) disparu trot tôt.

points d'attaque de la marche d'approche et de la voie.
points d'attaque de la marche d'approche et de la voie.

points d'attaque de la marche d'approche et de la voie.

L1 en haut du pilier et en haut de l'offwidth.
L1 en haut du pilier et en haut de l'offwidth.

L1 en haut du pilier et en haut de l'offwidth.

La première longueur est en rocher plutôt bon. Elle commence par un petit pilier qui finie en pinacle de type cairn. Ne pas y monter mais descendre dans une cheminée et par une enjambée prendre pied sur la face et traverser sur la gauche. On arrive au pied d’une écaille de type offwidth qui fut le passage de bravoure à l’ouverture sur coinceurs de Jean-Yves.

Paysage et départ de R1.
Paysage et départ de R1.
Paysage et départ de R1.

Paysage et départ de R1.

La seconde longueur, évite par un crochet à gauche la fissure surplombant le relais, la coupe au dessus pour sortir par une autre fissure parallèle à droite où le verrou de poing peut rendre service. Le rocher est bon et beau.  Excellentes protections à la pose facile.

La L3, vue du R2 et du R3.
La L3, vue du R2 et du R3.
La L3, vue du R2 et du R3.
La L3, vue du R2 et du R3.

La L3, vue du R2 et du R3.

La troisième longueur est une curiosité. Elle commence par un pont rocheux au-dessus d’une profonde faille, se poursuit par un  couloir qui se termine par une cheminée à ramoner à l’horizontale et qui devenant trop large se poursuit par une petite vire à pied ou la pose des protections est complexe.

L4, de trous en trous.
L4, de trous en trous.
L4, de trous en trous.
L4, de trous en trous.
L4, de trous en trous.
L4, de trous en trous.
L4, de trous en trous.

L4, de trous en trous.

Ah, la quatrième. Un beau moment d’escalade constitué par une dalle compacte en excellent rocher parsemée de trous où il faut solutionner la problématique du déplacement et de la pose de protection entre un départ évident et une arrivée marquée par un petit dièdre fissuré. J’ai adoré cette longueur qui combine une belle escalade sur les pieds pas vraiment difficile et la possibilité de poser des protections excellentes.

L5
L5
L5

L5

La cinquième nous posa problème car après une arête facile, un passage en traversée plein gaz avec vue sur la route et  encore une enjambée plein vide, un passage d’une dizaine de mètres en rocher douteux nous fit douter.

L6 et L7 et Jean-Yves au départ du rappel en doute sur mon nœud ?
L6 et L7 et Jean-Yves au départ du rappel en doute sur mon nœud ?
L6 et L7 et Jean-Yves au départ du rappel en doute sur mon nœud ?
L6 et L7 et Jean-Yves au départ du rappel en doute sur mon nœud ?
L6 et L7 et Jean-Yves au départ du rappel en doute sur mon nœud ?

L6 et L7 et Jean-Yves au départ du rappel en doute sur mon nœud ?

La six et la sept sont aériennes et faciles.

L9, Jean-Yves sous le regard de la chimère de Chironne.
L9, Jean-Yves sous le regard de la chimère de Chironne.
L9, Jean-Yves sous le regard de la chimère de Chironne.
L9, Jean-Yves sous le regard de la chimère de Chironne.
L9, Jean-Yves sous le regard de la chimère de Chironne.
L9, Jean-Yves sous le regard de la chimère de Chironne.

L9, Jean-Yves sous le regard de la chimère de Chironne.

Rappel puis après une corde marche nous voilà au pied de la dernière pointe. La voie a déjà été ouverte, quelques pitons, spits de 8 mm et même un coin de bois l’indiquent. L’escalade y est belle.

Alors que penser de cette voie ?

Que l’arête y est belle, la vue magnifique, le rocher de qualité variable mais comme le disais Livanos : « il n’y a pas de mauvais rocher mais des mauvais grimpeurs »...

Attention :

- Au vent qui y est redoutable, c’est d’ailleurs plutôt un spot d’été.

-D’y emmener un second au même niveau que le leader, traversée oblige.

-D’entreprendre cette ascension avec un bagage de grimpeur alpin.

-D’y partir avec un bon jeu de coinceurs. Et pourquoi pas quelques pitons en fond de sac.

- De bien gérer le tirage.

 Et alors vous pourrez y passer une belle journée !

Une envie d'en rire.

Aiguilles de Chironne

Le parti d'Henri-re

Jean Yves Fregeac et Manu Ibarra le 27 mai 2019.

Descriptif :

Accès :Prendre la route du col de Rousset depuis Die. Au virage côté 1072 IGN (6e épingle sur la route du col, départ / arrivée de rando), poursuivre la route sur 700m. On laisse sur sa D (Est) un panneau d’information cyclistes (distance parcourue et restant à grimper jusqu'au col, % de pente…) et l'on se gare juste avant de passer un panneau téléphone situé côté G (Ouest) de la route. Présence d'un petit décroché de la route permettant de se garer. On est à l'aplomb plein E des Aiguilles de Chironne, présence d'une coulée terreuse ravinée à proximité immédiate.

Matériel :  Un jeu de câblés et un gros jeu de friends (#0,2 à #3, #4 optionnel, doubler voire tripler les petites et moyennes tailles), de nombreux anneaux & des dégaines à rallonge pour gérer le tirage.

Mise en garde:  Attention: un rocher pas toujours parfait (surtout l'arête, fin  L5, L6 & L7) et une pose de coinceurs pas toujours évidente voire délicate ne permettent pas de conseiller cette voie aux grimpeurs débutants ! De même, il est préférable d'emmener un second d'un niveau quasi équivalent au leader du fait des traversées.

Approche :De ce parking, marcher 50m sur la route plein Nord (en direction du col) où l'on trouve dominant la route, une petite trouée dans les buis et une rampe terreuse (cairn, flèches de peinture bleue & main courante). On distingue un panneau signalétique "téléphone", côté G de la route. Remonter cette rampe (malcommode, main courante) sur 10m et trouver une sente démaquisée. Être bien attentif/ve à ne pas envoyer de cailloux car la route, très fréquentée, qui passe juste dessous. Suivre cette raide sente (buis puis pierrier, pierres coincées dans les arbres et marques de peinture bleue) sur 120-150m de dénivelé. On atteint le pied des Aiguilles. 20min env.

Voie :La voie attaque versant Nord, juste au-dessus du point le plus bas du pilier le plus au Nord (flèche bleue au pied, buis coupés).
L1 : 30m, 6a, 3 points en place
Attaque plein Nord par un premier ressaut constitué d'un mur gris fait de grosses marches. Rocher demandant des précautions, 12m env.4c. En haut de ce mur, on à une vue sur tout le versant E des Aiguilles. Arrivé au sommet de cette épaule, ne pas poursuivre en ascendance sur le petit pilier, mais par une légère descente suivi d’une enjambé aérienne passer la cheminée dièdre qui y aboutit,   traverser horizontalement vers la G (6 à 8 m) afin d'atteindre un large dièdre cheminée, 5c. Remonter cette fissure très large / cheminée malcommode tout droit, 4m, athlétique, 6a. Poursuivre droit sur 4-5m, moins raide, 4c et trouver le relais, 1m à D d'un large dièdre cheminée.
L2 : 25m, 5c, aucun point en place
Du relais, traverser horizontalement à G sur 2-3m pour rejoindre un court dièdre aimable. Le remonter puis continuer droit dans un système de fissures, 12-15m, 5b/c. Lorsque l'on arrive au niveau d'un surplomb jaune - orangé bordé à sa D par un large dièdre cheminée, traverser 3-4m à D afin de rejoindre le pied d'une raide fissure. On est 1-2m à D du large dièdre cheminée. Remonter droit cette raide fissure, 6-7m, 5c, puis en sortir par un pas G pour faire relais à proximité d'un petit épineux.
L3 : 25m, 5b/c, 1 point en place
De relais, enjamber l'épineux en descendant le 'couloir', 5-6m, II. Franchir un pont de pierres puis s'engouffrer dans le large laminoir évident, 5-6m, 2. Le grimper en ramonant entre les deux parois puis s'engager dans la paroi de D / Ouest. Une légère vire providentielle pour les pieds permet de progresser horizontalement sur 12-15m, 5 soutenu avec un pas de 5b/c. Une lunule en place à la sortie. Relais au S.
Échappatoire possible via l'évident pierrier à main D / Ouest. On rejoint le pied de la voie en 3min. 
L4 : 38m, 6a+, 4 points en place
Remonter une petite écaille à G puis aller en ascendance vers la D, 5m, 4c puis 6a. Poursuivre en ascendance vers la D (trous et réglettes) sur 7-8m, 6a+ soutenu, bien anticiper les protections. On atteint une première vire. Grimper un pas délicat un peu à D du point, 6a. Continuer un peu à D puis à G dans un beau mur à réglettes et à-plats, 5-6m, 6a+ soutenu. On rejoint une petite vire au pied d'un dièdre évident. Protection correcte dans une fissure cachée à 1m à D du pied du dièdre. Le remonter sur 5-6m, 6a raide & athlétique. Sortie sur une vire au pied du dernier ressaut en léger dévers protégé par un point. Le surmonter (6a, 1 pas) et sortir dans des gradins herbeux. Relais un peu à G. Sur l’ensemble de la longueur les petits coinceurs mécaniques sont nécessaires.
L5 : 50m, 5c, 2 points en place
Marcher plein Sud sur le fil de l'arête horizontale, 10m, 2. Puis s'engager versant Est (G) de la petite tour par une traversée horizontale aérienne vers le Sud, 12-15m, passages de 5c. En 'fin de traversée', une enjambée permet de prendre pied sur l'arête Nord de la tour suivante. On la remonte par son fil, 5m, 4c puis on la suit en râteau de chèvre versant Ouest (D)  avant de la redescendre légèrement pour trouver le relais . Zone où le rocher est très interactif : vigilance de rigueur. Grande longueur : attention au tirage.
L6 : 50m, 3c, aucun point en place
Suivre l'évidente et esthétique arête, plate d'abord puis peu raide ensuite. Relais à construire (bon pin à 50m).

L7 : 25m, marche, aucun point en place
Poursuivre l'arête toujours vers le Sud jusqu'au grand pin équipé d'anneaux de rappels.
Rappel 1 :
Descendre en rappel depuis ce grand pin sur 30m, plein Ouest
L8 : 60m, marche, aucun point en place
Du bas du rappel, descendre le pierrier évident plein Sud puis s'orienter Est afin de rejoindre le pied de la dernière tour rayée versant Nord Ouest d'un dièdre évident.
Échappatoire possible via l'évident pierrier. On rejoint l’attaque de la voie en moins de10min : remonter plein Nord le pierrier jusqu'à un petit col puis basculer de l'autre côté et redescendre le pierrier (toujours au Nord), quelques cairns.
L9 : 40m, 5c, 7 points en place
Du pied du dièdre, remonter une évidente rampe oblique sur 5m, 4b. On atteint une vire. Poursuivre dans le dièdre (1 spit de 8mm). On atteint une 2e vire. Un gros bloc masque un pitonau pied du dièdre raide. Remonter le dièdre droit sur 25m, 5 avec passages de 5c, 3 pitons et 1 spit de 8 mm. Une fois en haut, traverser 15m au N sur le flanc Ouest de la tour pour trouver le relais (2 spits reliés 8 et 10 mm).
Rappel 2 :
Descendre en rappel depuis ce relais sur 30m, plein Ouest
Retour :
Du pied du rappel, remonter plein Nord le pierrier jusqu'à un petit col puis basculer de l'autre côté et redescendre le pierrier (toujours au Nord), quelques cairns. On repasse au pied de l'attaque. Descente par le sentier emprunté à la montée. 25min env.

Merci à Jean-Yves pour sa motivation et ce topo.

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