26 Février 2008
Personne pour m’accompagner grimper sur un bout de glace en cette fin de semaine de février?
Une semaine auparavant une descente de la Vallée Blanche m’avait confirmé la bonne condition des goulottes de la face est du Mont Blanc du Tacul. Mes récentes escalades en cascade de glace ( deux fois Repentance, Trip in the Night……) ainsi que quelques cascades en solo (Patry de Gauche, Lilaz Gully…….) m’avaient permit de retrouver des sensations en glace.
Me voilà donc parti pour une goulotte soit la Gabarou-Albinioni, soit la Modica-Noury en face est du Mont Blanc du Tacul !
Le choix du matériel fut rapide :
Deux piolets Quantum Tech à l’ancrage si sec.
Une paire de crampon Airtech GSB si sûr.
Mon Baudrier Muk de chez Roca si léger (150g)
Un casque
Deux broches Helix dont une longue pour un Abalakof possible.
Une Candela pour faire l’Abalakof.
Un descendeur, deux dégaines, deux maillons Rapido pour les rappels, un anneau de sangle double.
Une double Spring, je grimpe sans dragonne même en solo mais longer sur mes piolets.
Une corde Migu de chez Roca, 8 mm en 60m.
Une cordelette Funis de chez Roca, 6mm en 50m en Aramide pour tirer les rappels.
Mes Phantom Light de chez Scarpa car grimper en solo avec des chaussures de ski, je n’aime pas trop.
En rouge la Modica-Noury, en bleu la gabarou-Albinioni.
Benne à 9h1/2, descente de l’arête dans la cohue des skieurs pour la VB (Vallée Blanche pour les initiés).
Un petit tour de ski et quelques virages plus tard me voici au pied du départ commun des deux goulottes.
A gauche la Gabarou-Albinioni un joli grade 4 à droite la Modica-Noury un tout aussi joli grade 5.
Quel choix faire ? Je ne me pose pas la question, j’essaye de monter le plus vite possible pour rattraper et même dépasser le plus de cordées possible. Une de moins dans l’approche, une seconde dans les pentes de neiges du départ. A gauche ou à droite que choisir ? A gauche : 4 cordées s’égaillent et tricotent leurs cordes dans le premier ressaut de glace, à droite dans la Modica-Noury, juste deux cordées. Une qui termine la pente de glace et une seconde en train de gravir la première longueur de glace. Le choix est vite fait : » A droite toute! Et à toute vapeur!" Je rattrape la première cordée au pied de la première longueur de glace. Les deux membres de cette première cordée posent un relais et ajustent leurs matériels. Je les salut très bas et les dépasse très vite, motivé par le fait que la cordée du dessus est, elle aussi au relais ; ce qui veut dire peu de chute de glace et possibilité de dépassement. La glace est constellée de marches et je n’ai que l’embarras du choix pour poser mes pieds. Bon calcul, j’arrive à la hauteur de cette seconde cordée alors que le premier se prépare à quitter le relais. Me voyant arrivé toutes voiles dehors, celui ci n’insiste pas et me laisse passer. Me voilà seul devant.
Un passage plus raide frôle le léger devers et m’oblige à une concentration plus sérieuse. Les marches sont toujours aussi abondantes malgré le manque de glace dans ce passage. Un replat pour souffler, un court passage raide et me voilà à la fin des difficultés. Je sors de mon sac les cordes et pose le premier rappel. Après avoir jouer les « emmerdeurs » à la montée me voilà dans le même rôle à la descente, jetant et tirant ma corde sur la tête des autres.
Je rejoins la pente de neige ou je continue en rappel. Une cordée des trois jeunes monte. Plutôt tardifs ! Comprenant que je suis seul, ils me demandent si ce n’est pas dangereux de faire du solo avec autant de monde au-dessus de la tête. Je leurs réponds par un demi-mensonge en leurs affirmant que si je suis dessous maintenant c’est parce que j’étais dessus avant ! Visiblement dans leurs têtes, être trois évite les chute de glace, de grimpeurs et de piolets émanant des cordées qui dominent. Puis nouvelle question ingénue : « ou avez vous pris ces cordes » Un peu outré, je réponds « Ben, c’est les miennes ! Je les ai portés ! » Visiblement ils viennent de faire une grande découverte !
Encore deux rappels. Changement de chaussures, descente de la VB (vous êtes initiés maintenant !) Et me voilà dans la foule touristique de Chamonix, traversant le centre ville, skis sur l’épaule comme un vrai montagnard !
Désolé! Pas d'image mais étant peu doué pour l'autoportrait, je n'avais pas pris d'appareil photo!