9 Mai 2007
Il fait froid ce dimanche 6 mai. De gros nuages gris passent à toute vitesse, poussés par un vent violent en rafales et lâchent de temps en temps de petites ondées. Nous nous en moquons, Remy a mis son bonnet en poil de vrai lama des vrais Andes, moi mon anorak en fausse fourrure et Christophe sa doudoune en faux duvet en vrai synthétique. Les nuages noirs ne nous enlèvent pas assez de lumières pour nous gêner. La pluie ne nous touchera pas car la voie que nous ouvrons déverse suffisamment pour nous abriter. Le vent devrait nous épargner étant protéger par un éperon. Mais……..
Pour l’instant Christophe est satisfait, nous avons pris des pitons, un peu… un peu trop même. Remy pratique une sélection sélective!
Bien sur nous emportons aussi coinceurs, perfo et les crochets goutte d’eau bien que leurs usages dans ce style de rocher ne soit pas faciles. (voir le dernier compte rendu)
Au jeu de l’ouverture du bas tous les rochers n’offrent pas le même interprétation.
Le plus ludique est sans conteste un beau calcaire à goutte d’eau; il suffit de partir léger, crochets à goutte d’eau au baudrier.
Le calcaire à silex typique des Trois Becs est le plus riche en incertitudes: les crochets sont souvent aléatoires, les coinceurs peut efficaces, les pitons butent dans les fissures bouchées.
Nous partons donc lourd, chargés de toutes ses protections potentielles.
Aller un peu de marche, si peu, mais si raide.
Ah les coquins! Regardez les sacs qu’ils portent: des sacs de bonnes sœurs! Et maintenant regardez le mien: comme est plein mon gros sac de hissage « made in my garage » !
Ah bon! Volume est poids ce n’est pas la même chose? ….. Masse volumique!
Quesako?
Connais pas?
Bon passons et marchons!
La paroi est effectivement à l’abri de la pluie pour le reste il n’en est rien. Le vent tournoie et par ricochets successifs sur les falaises, nous revient pleine face. Il fait donc un froid de canard.
Remy grimpe la première longueur, rejoint au relais par Christophe, moi je reste en bas à admirer le paysage: Dommage que pour mon jour de repos il fasse si mauvais: J‘aurais pu parfaire mon bronzage!
Une vire l’accueil à bras ouverts juste avant que les siens ne s’ouvrent. Bien que la longueur soit courte, il fait relais.
Le relais est donc passé à Remy.
Celui ci ne rigole plus; c’est ultra concentré qu’il attaque la suite du problème.
De pas de libre en point de repos sur coinceurs mal coincés et sur pitons mal pitonnés, Remy avance lentement mais avance. Je les ai rejoint au relais et m’empresse de leur rappeler les remarques charmantes qu’ils avaient faites sur mon style d’escalade et que le leur me semble assez analogue.
Le temps passe, au relais nous avons froid et quand Remy nous donne des signes de faiblesse, nous l’encourageons avec enthousiasme à …….Redescendre. Par un court mais raide rappel Remy nous rejoint, puis par un rappel de 50m en araignée nous rejoignons le tapis des vaches.
Pour l’instant la voie passe en libre! C’est sûr ! Mais c‘est dur! Et pourvu que ça dure!
Après un petit nettoyage ça fera une belle voie de libre dans le …6b/c …. 7a …si………et 9 couché
Mais combien de journées allons nous passer pendu dans cette immense voûte ?
A suivre!