25 Mars 2012
Il y a un plaisir tout particulier à parcourir une voie classique.
Le cheminement d’abord. Je suis toujours impressionné par le parcourt de certaines voies qui mélangent : audace, observation, intuition, intelligence..
Nous avons de bien beaux exemples dans le Diois : le pilier Livanos, la voie de la Paroi Rouge à Archiane, le pilier Leprince-Ringuet au Glandasse, la voie des Parisiens aux 3 Becs…
Autant d'itinéraires aux caractère alpins qui se faufilent dans des parois improbables en suivant une ligne de faiblesse.
A l'attaque du pilier ivanos à Archaine avec la M.A.
Dès la première longueur, ça grimpe!
Liv arrive au R1...
...notre amie hongrois grimpe...
...et Chang prend la pose pour des photos souvenir...
Liv dans la fameuse traversée au non moins fameux piton. Du 6c liberé par Eric Escoffier dans les années 80. Une astucieuse prise de pied est la solution du problème.
Il fallait avoir un bon sens du rocher pour imaginer une suite derrière ce pilier où l'on disparait.
Des passages sympas!
Les zozos au sommets, à comparer avec l'image plus bas des ouvreurs.
Il est bon de se remettre dans le contexte de l’époque où souvent les faces étaient encore vierges ; la main de l’homme n’y ayant jamais mit le pied. Seul une longue observation aux jumelles permettait aux ouvreurs de recueillir quelques informations sur un cheminement possible.
La maîtrise ensuite. La connaissance des possibilités de l’escalade n’était qu’à ses débuts et si « tout était à faire », les moyens pour y arriver, étaient pauvres.
Pas de Spit et de perforateur électrique qui permettent une protection et une retraite dans tous les types de rocher ; les seules protections possibles étaient l’utilisation de pitons, certes efficaces mais à condition de trouver une fissure les acceptant.
Attaque de la voie du Levant, toujours à Archiane.
Là aussi la traversée sur la droite n'est pas simple à imaginer.
Elle fut ouverte par un pendule à la corde.
Aujourd'hui c'est un 6a. La prise clef est la goutte d'eau bien visible...
La magie du rocher et d'une ouverture astucieuse: une serie de gouttes d'eau...
...magiques permet une traversée facile entre deux bombés improbable.
Pas de baudriers confortables et de longues cordes légères ; les cordes étaient si courtes qu’une descente en rappel de plus de 30 mètres n’était pas imaginable et les baudriers inconnus…
Si les pionniers de cette époque devaient découvrir, inventer leurs terrains de jeu, en faisant preuve de création d’audace et d’imagination, ils devaient aussi faire preuve de courage. Car placer le dernier piton de l’astucieuse et audacieuse traversée du pilier Livanos à Archiane demanda à son auteur outre la certitude que la « voie » se trouvait là et pas ailleurs mais aussi, une bonne technique de grimpe pour poser les pieds en adhérence dans cette dalle si fine, un excellent contrôle émotif au-dessus de ce gaz bien présent et un œil perçant pour trouver la fissure capable de recevoir « Le » piton dans ce calcaire compact.
Sonia Livanos lors des 50 ans de la voie des Parisiens. Elle suivait son époux Gorges dit le Grecs auteurs de nombreuses premières ici dans le Diois mais aussi dans les Calanques, les Dolomites et les Alpes. A 84 ans une vitalité impressionnante.
A lire ce que disait d'elle le Grecs dans "Au de là de la vertical" un chef d'oeuvre de la littérature alpine.
Jean-Louis Bernezat, jean-Pierre Paris et Odette Bernezat lors des 50 ans de la voie des Parisiens aux 3Becs.
JL et O Bernezat furent les premiers à répetter le pilier Livanos à Archiane. Ils ne trouvèrent qu'un seul piton en place sur les 400 m d'escalade!
Paragot et Gicquel ouvreurs de la voie des Parisiens lors du 5Oème aniversaire de cette voie.
Paragot à l'ouverture des Parisiens: Pas de baudrier, pitons, grosses chaussures...
Les ouvreurs de la voie du Levant au sommet. Remarquez les "Super Calcaire" de Galibier, chaussures de mes débuts en escalade.
Ce mois de mai 2012 est plein de week-end de 4 jours. Venez découvrir ces voies, c’est la bonne période, ni trop chaude ni trop froide.
Si vous souhaitez qu’un guide vous accompagne, n’hésitez pas à me contacter j’en serais enchanté !
De 1 à 2 personnes et de 200 à 350€ la journée.
manu.ibarra@gmail.com