24 Janvier 2017
Vendredi : je traîne mes guêtres en Vercors nord et je perds mes espoirs en regardant Moulin Marquis si pauvre en glace.
Dimanche rendez-vous à la Richardière avec Sebdescimes. Ma descente du col de Grimone normalement bordée de lignes de glace à main gauche, me laisse aucun espoir d’avoir la cascade Cordier du pas de l’aiguille en condition. D’un commun accord nous poussons jusqu’à la Jarjatte. Aucune ligne d’ampleur en condition. Protégés par une heure et demi d’approche, seuls des bouts de glace nous narguent. Courageux nous sommes certes… mais il y a des limites à tout et la notre est dans un ratio de 10 minutes de marche pour longueur d’escalade. Et là le ratio n’est pas atteint !
Le causse de nos désespoirs n’étant pas le manque de froid mais le manque d’eau, même le cirque de Toussière et sec. Nous décidons de nous rabattre sur les gorges des Gats où les approches se limitent à quelques dizaines de mètres ce qui rend notre ratio plus intéressant. Nos jetons nous dévolu sur le Rio Sourd, petit canyon en été il offre le double avantage : de démarrer à 50 mètres du parking et d’avoir un débit d’eau minimal conséquent pour une cascade de glace. Nous nous équipons rempli de courage, tellement que je décide que cordes, baudriers, broches sont inutiles. Penchés sur nos crampons, un cliquetis que nous connaissons bien nous fait lever la tête. C’est deux grimpeurs harnachés, piolets et broches au clair. Ils nous informent avoir buté sur une vasque où la glace fait défaut pour permettre le passage.
Mais le courage rend sourd, et la certitude du moindre effort nous suffit. Parti !
Un premier ressaut et vite avalé et nous nous trouvons bloqué par la fameuse vasque. Forcer le passage par une opposition aléatoire au-dessus d’un mètre d’eau ne nous tente pas. Le courage est hydrophobe. Nous nous décidons à déboucher avec nos piolets le barrage de branches et feuilles mortes qui le compose, faisant baisser le niveau de plusieurs dizaines de centimètres, nous permettant de placer deux grosses pierres dont le sommet émerge à peine.
Nous voilà au pied d’un autre ressaut formé lui aussi d’une cloche à la voûte partiellement incomplète. La partie verticale est bien assise à son pied et bien collée latéralement. L’eau coule en son cœur. Le jeu consiste à ne pas casser cet édifice, de garder autant ce peu cet effet de voûte intact. Le risque est acceptable les masses de glace, et les parties fragiles étant limitées.
Une autre vasque nous oppose un barrage hydraulique. La pose d’un tronc nous permet de gravir les premiers mètres de roche polie et de traversée par une strate plate.
Cloche après cloche, nous arrivons au pied du dernier ressaut constituer d’une chute d’eau de 20 mètres puis de deux trous d’eau avant une dernière courte chute. La dernière marmite d’eau nous oppose un passage où nos subterfuges sont vains. Nous passons par un mur de glace à gauche.
Un bout de corde et deux broches courtes, nous aurez permis de faire demi-tour et de ne pas confondre courage et entêtement stupide.
Cette promenade ne nous suffit pas et nous allons chercher un court ressaut en bord de route défloré dans les année 90 en compagnie du regretté Dominique Benard et nommée la Pequelette en herbe. La courte longueur en 4 vite faite bien faite, nous sommes encore affamés!
Pequelette en herbe: le spot de couenne de Densité. Des lignes mixtes ( Séches cette année) sont équipées à droite
Heureusement les approches sont courtes, 5 minutes plus tard nous voilà au pied de Dentelle Givré. Les 70 mètres en 4+, sont gravit en deux longueurs et moins d’une heure.
Pour aujourd’hui nous en resterons là faute de glace et de jour.
Plus d’informations sur la glace en Diois:
http://www.manu-ibarra-alpineguide.com/article-cascades-de-glaces-en-vercors-sud-39498534.html