7 Janvier 2017
Une journée de libre au départ de Chamonix, du grand froid, pas de neige pour le grand skieur que je suis... que faire?
De la glace me dis Pierre Hourticq, il faut dire qu'il n'aime pas la neige et est aussi maladroit avec des skis aux pieds que moi avec des piolets en main. C'est pour lui faire plaisir et uniquement pour cela que nous voilà parti à Cogne, La Mecque de la cascade de glace.
Un petit tour à la fameuse auberge du Belvédère, après une grosse bise à Darma, un expresso et une prise d'informations sur les conditions auprès de Seb nous voilà au pied de Cold Couloir avec Pierre et Hélias. Ah, oui, j'ai oublié de vous parler de lui, un bon à rien capable de tout: gravir un 8000, descendre le Nant Blanc en ski, surfer des grosses vagues à Hossegor et même se faire passer pour un kurde. Un imposteur !
Nous sommes donc au pied de Cold Couloir, sur une coulée d'avalanche qui est signifiante de l'ampleur du risque à gravir cette cascade par bon enneigement. Le froid avec son - 18° est avec nous, mais attention aux structures tendues par cette brusque chute des températures. Les informations glanées à l'auberge nous parlent d'une seconde longueur qui aurait fait faire demi -tour à des cordées... Il est un peu plus de 10 heures
Nous décidons de partager l’ascension en 3. Premier tiers pour Helias qui en une grande longueur de 50 mètres avale la L1 puis la L2 et ses doutes ; un passage un poil techniques mais bien sur les pieds et sur un structure très sécurisante.
Second tiers pour Pierre, d’abord la L3 facile en neige et de courts passages de glace ingurgitée au pas de course, le mène au pied de la L4 magnifique ressaut soutenu. Balaise, il passe alaise !
La pente s’adoucit mais pas la glace qui éclate en assiettes de la taille d’une méga pizza. Pour glorifier ma performance, regardez SVP la seconde photo. La première ne penche pas du bon coté !
Nous voilà en haut des difficultés, là où la plupart des cordées redescendent en rappel. Un moment d’hésitation au vue de notre départ tardif mais mes compagnons me rappellent qu’il reste un tiers ? « Le tien « : disent-ils.
Me voilà parti en tête dans une escalade facile mais où la glace froide et cassante alterne avec des pentes de neige croûtée et profonde. Arrivés dans un grand cirque qui marque la fin de la fin, j’ai la sensation de mettre fait avoir : 100 mètres pour Helias (le malin !) 150 mètres pour Pierre (le demi malin !) et les reste des 600 mètres pour moi (... ) !
Oui je ne mets pas de qualificatif entre les deux parenthèses.
A 15 heures nous sommes au gros Cairn qui posté sur l’épaule rive gauche marque le début de la descente.
La descente fut longue surtout vers la fin ou le manque de neige ne caché pas les grosses pierres du pierrier dont les trous les séparant, dissimulés dans le noir de la nuit piégeaient chacun de nos pas. Seul équipé d’une lampe frontale, je tenais ma revanche !