26 Novembre 2021
Si, il y a une pratique en renaissance que j’aime dans l’alpinisme actuel, c’est bien ce retour vers des massifs dits secondaires (Belledonne, Mont Dor, Vercors, Bauge, Aravis…) pour cette activité purement alpine qu’est l’alpinisme hivernal.
Je ne parle pas ici de grandes faces et de difficultés élevées, où le rocher encombré de neige oppose une résistance amorphe ; comme ce le fut pour les grandes hivernales des Préalpes que sont la voie Demaison au pic de Bure, ou la face nord du Granier ; mais de ces escalades de difficultés classiques, encombrées de terrasses, d’herbe, et de rochers douteux qui sont sublimées par les froids hivernaux.
Nous arrivons sous la barre rocheuse que nous longeons sur la gauche accompagnés de chamois. "Les "chamois" n'en sont pas... Ce sont des étagnes, femelles bouquetins. " Merci Alpi 63 pour la correction.
Au départ Max ( responsable qualité chez Blue Ice), remonte une dépression qui bute sur une courte cheminée raide. Qui conduit à une longue rampe qui nous mène sur l'arête à gauche.
Si vous êtes lecteur régulier de se blog, vous savez que depuis mes expérience Ecossaises ou le « turf« est une spécialité, j’ai pris goût à ce style d’escalade. Ainsi hors Ecosse, j’ai fréquenté les montagnes arvernes, le val d'Aoste italien, les classiques du Vercors, j’ai aussi développé dans ce massif, avec mes compagnons, un secteur entier dévoué à cette pratique. Je n’oublie pas les falaises de Douvres qui entre craie et pentes herbeuses sont un must.
L’herbe gelée voire mouillée nécessite l’usage des piolets et crampons. Après un premier temps d’adaptation, l’alpiniste à l’esprit plus large qu’une vallée alpine, y trouve rapidement une certaine jouissance issue du mélange de l’improbabilité du cheminement, de la surprise de la progression, du plaisir que procure un ancrage ferme, d’une gestuelle délicate.
Aujourd’hui avec mes compagnons de travail, nous voilà parti pour répéter en conditions hivernales après un léger gel et une température négative, visiter une classique annecienne : l’arête nord de la Tournette. Cet itinéraire surtout fréquenté en été est un mélange de pentes d’herbes et de passages rocheux grimpants. En hiver, le couple piolet/crampon y prend tout son intérêt.
Fin de l’arête sur un passage en rocher particulièrement beau. Paul, ingénieur Blue Ice teste l'Harfang Light un crampon entièrement en aluminium.
Max jette un regard en arrière sur le chemin parcouru. En bas autour du lac les lumières s'éclairent
Quelques remarques sur le matériel nécessaire et l’itinéraire :
-Jetez un œil sur le topo de mes collègues du bureau des guides d’Annecy.
-Un brin de corde à double de 50 m plié en deux s’adapte parfaitement au terrain.
-Mettez les grimpons pour quitter le sentier et gardez les aux pieds jusqu’au bout, peut-être même sur le sentier de descente comme nous.
-Malgré que des spits de 10 soit posés aux passages les plus délicats, un jeu de friends de taille classique ( jusqu’au rouge BD) convient bien pour compléter l’assurance, sans oublie 4/5 anneaux de 120cm.
-Progresser à corde tendue dès que le terrain le permet.
-Remonter le sentier jusqu’à arriver sous une barre rocheuse et la suivre vers la gauche.
-Suivre l’arête au mieux, l’itinéraire est facile à suivre…
-Le rappel proposer pour du sommet atteindre le dernier ressaut et sans grand intérêt. Une descente à main droite (dans le sens de la montée) dans un dièdre (2 spits) pour rejoindre une épaule et en passant par un collu ( 2 spits) à gauche rejoindre les dernières pentes.