16 Août 2013
Le Viso et la "nebia": une longue histoire.
Comme chaque été, Félix souhaite faire quelques belles course en montagne.
Un anniversaire dans le Queyras créa une opportunité qui porta nos regards vers le géant du sud des alpes : Le Mont Viso, colosse solitaire.
Nous voilà donc partis pour 5 heures de marche et 1000 m de dénivelé qui mènent de Castello dans le val Varaita au refuge Quintino Sella ( 2640m).
Départ dans un paysage d'alpage ...
...et de forêt de mélèzes...
... qui devient minéral...
...pour le plus grand bonheur....
...des amateurs de cairns!
Le refuge Quintino Sella est...
... entouré de lacs.
Notre montée tardive fut solitaire. Dérangeant quelques marmottes et des bouquetins peu farouches, rien ne nous laissait présager la fréquentation que connaît ce sentier plus tôt en journée par les randonneurs bouclant le fameux tour du Viso. Notre arrivé au refuge nous donna la mesure de la fréquentation. Du monde, dont beaucoup de français…
Le gardien nous dit que nous étions que deux cordées à tenter l’arête Est.
Cette arête n’est pas la voie normale qui est-elle en face Sud. C’est un itinéraire un peu plus difficile qui a la réputation d’être une très belle escalade dans ce niveau de difficulté ( 3+ à 4+).
Il est vrai que vu du refuge l’itinéraire qui ressemble plus à un pilier qu’à une arête en impose et semble bien plus difficile que le topo le dit. Après les fortes chutes de neige hivernales, un grand névé couvre le pierrier d’attaque de l’arête Est.
J’avais longuement hésité à prendre les crampons, les uns me les disant inutiles pour la descente les autres obligatoire. J’ai les ai pris, heureusement car c’est à la montée que nous en aurons besoin !
Levé 4 heures, départ à 5. Personne devant nous. Je navigue dans les pierres et arrive au pied du névé qui est en neige bien gelée. Nous chaussons les crampons et apercevons des frontales qui nous suivent. La pente est bien raide, et guère possible sans crampons.
Nous traînons pour synchroniser notre arrivé à l’attaque du rocher avec l’aurore. J’y réduis notre corde de 30m à 5/6m, je sors le matériel.
Nous voilà parti, le cheminement est marqué par de nombreuses traces de passage, quelques pitons et de vieilles traces de peinture bien visible dans les 100 premiers mètres plus discrets ensuite.
La cordée qui nous suit n’est pas une cordée, du moins pour l’instant. Ce sont deux italiens qui progressent décordés.
Ils progresseront ainsi jusqu’à la tour St Robert, c’est à dire la moitié de l’arête.
Ils n’ont rien des grimpeurs de résine ! Ni tout jeunes ni très vieux, style pull en laine et chemises à carreaux, ils progressent au même rythme que nous.
Finalement comme me l’avait dit un jour un vieux guide : « tu verras, la force, la continuité, tout le physique avec le temps se perd, la capacité de décision, l’expérience reste. »
Certes ce sont des considérations de mon âge mais j’aime ce type d’alpinistes qui l’air de rien font une jolie performance dont bien des grimpeurs de couennes seraient bien incapables.
A 10H30 nous étions au sommet après une pause d’une heure nous entamons la descente par la voie normale. Difficile de se perdre sur cet itinéraire : il y a du monde, de la peinture tous les 3 mètres qui rend paraît-il bien service en cas de « nebia », ces fameux nuages qui viennent de la plaine du Pô et qui s’accroche sur ce sommet isolé.
Levé du jour sur le lac et le refuge Sella.
Vue sur le névé d'attaque et les italiens qui nous suivent.
félix, 15 ans et déjà une dizaine de courses au compteur.(ici, là, et là, et encore là, et encore là, là, et là, ici aussi et là aussi et là encore, là pour finir!
Progression corde tendue avec de courts passages à assurer.
Toujours sans corde!
Félix n'est pas seul à attendre..
...le soleil.
Passages plus techniques sur l'arête finale.
Père et fils au sommet.....
.. qui fait le bonheur des "alpini".
Le névé de l’attaque aux marches bien marquées ne nous demande pas de chausser les crampons, seul les piolets nous sont utiles. Il nous conduit au bivouac Andreotti.
La descente du vallon minérale qui fait suite nous permet de rejoindre le pas des Sagnettes équipé de chaîne qui nous ramène pour 14H30 au refuge Sella.
Passages d'escalade à la descente.
peinture jaune et monde.
Les chaînes du pas des Sagnettes.
Que dire de cette course ?
Que c’est long, près de 1200 m quand même ; que l’arête Est est une bien belle escalade ? Que l’engagement y est important, seule une échappatoire existe mais à quelques cent mètres sous le sommet. Que si l’escalade n’y est pas difficile, l’obligation de grimper corde tendue, le manque de points en place, de savoir s’assurer pour de court passages voire de tirer quelques rares longueurs dans la tour St Robert, ne rend pas cette escalade accessible en sécurité aux pratiquants de couennes qui ne maîtrisent pas ces techniques typiquement alpines.
L'arête Est démarre presque en haut du nnévé de gauche pour se perdre dans les nuages.
Arrivé de la fameuse "nebia".
Matériel utilisé:
-30m de corde.
-3 friends moyens.
-6 cablés.
-3 anneaux de buste.
-casques.
-Crampons.
-Le nouveaux piolet Blue Ice.
-Bâtons de marche en carbone de Vipole.
-Baudriers Choucas de Blue Ice.
-Sacs à dos 45L de Blue Ice.
-Lampe Frontale.
-Vêtements Montura ( pantalon Resia, sous vêtement Polypropilène+mérinos, fourrure, veste Goretex Magic, veste Primaloft Skisky)
-Chaussures Aku ( CrestaPro et Superalp)
Sacs à dos et piolets Blue ice, bâtons carboner Vipole, vêtements Montura et chaussures AKU
Les chaussures Superalp d'Aku, un modèle de grande randonnée qui va bien dans ce type de terrain.